Née à Paris en 1925, Dominique Darbois s'était engagée pendant la Seconde Guerre mondiale dans les Forces françaises libres. Emprisonnée deux ans durant dans le camp de Drancy, elle reçut, à la fin de la guerre, la Croix de Guerre pour son courage en tant que résistante. Egalement militante dans la lutte contre la colonisation, elle s'engagea également aux côtés du FLN avec le réseau Jeanson pendant la guerre d'Algérie.
Reporter, elle réalisa de nombreuses photos du continent africain, comme l'explique Pierre Amrouche, galeriste et collectionneur. RFI rapporte ainsi ses propos : « « Elle a travaillé du Sénégal jusqu’au Congo, mais plus particulièrement en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Dahomey, au Niger, en Haute-Volta et au Mali. Il y a environ 100 000 négatifs dont beaucoup sont inédits. Elle laisse aussi beaucoup d’articles et des livres magnifiques sur l’Afrique, en particulier sur les femmes. Dans les années 1950, elle a été missionnée pour faire un inventaire des images, du folklore, de la tradition et de l’industrie d’une Afrique qui était encore une Afrique coloniale. Cela a donné une série de livres très connue pour les enfants qui ont représenté l’Afrique sous toutes ses formes pendant des années. Et elle a eu toujours un regard très fraternel sur la population. C’est cela qui rend ses photographies particulièrement fortes. C’est toujours un face-à-face sans fard, sans dissimulation. »