A l'occasion de la 11e Biennale de la Havane, le photographe JR présente son projet « Wrinkles of the City », en collaboration avec l'artiste peintre José Parlà.
En arpentant les rues de la Havane, les deux hommes ont pris 25 portraits de citoyens cubains, avant de les afficher sur les bâtiments des différents quartiers de la ville. « Il n'y a aucune publicité, nulle part. Nous sommes dans une ville où les murs parlent d'eux-mêmes ».
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Wrinkles of The City – Havana, Cuba by JR & José Parla
Au hasard de ces rencontres, ils veulent, grâce à ce projet « pouvoir faire surgir les images des murs ». Le film revient sur les coulisses des déambulations de ces deux artistes en quête d'histoires humaines. Des inconnus mis à l'honneur, qui, en acceptant d'être pris en photo, dévoilent aussi leurs vies. Exposé au regard de tous, le portrait d'un homme âgé fait fuser les réactions des passants : « Ils sont pareils. Cet homme est ravagé, tout comme le mur l'est ». En ajoutant de la peinture aux photos, José Parlà, par une écriture abstraite, voulait que la « calligraphie puisse raconter d'une manière artistique l'histoire des gens ».
©The Wrinkles of the City, Havana Cuba / Alfonso Ramón Fontaine Batista, 2012
« Nous voulions faire le lien entre les rides de l'humanité, des personnes et de la ville ».
Un ancien fidèle du parti communiste ou l'histoire de cette femme qui, devenue veuve, s'est entièrement dévouée à ses enfants, sont autant de récits de vie faites « de moments difficiles ou d'une joie immense, plus ou moins ».
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©The Wrinkles of the City, Havana, Cuba / Onelia López Ruiz, 2012
Beaucoup de questions de la part des habitants qui s'interrogent sur le pourquoi du comment de ce projet : « C'est une célébrité ? un homme politique ? Ce n'est pas Fidele ou Raul, ni Che Guevara. Qui est cette personne ? ». Le photographe JR commente, « c'était très important qu'ils comprennent que c'est un projet d'art, pour enlever les barrières politiques. Se focaliser juste sur le message artistique. Ils connaissent le pouvoir de l'art et l'impact qu'il peut avoir sur les masses ». Dans un pays où les seuls portraits affichés sont ceux des fidèles ou de leaders politiques, le projet « Wrinkles of The City » redonne leur place à ceux qui ne sont pas toujours entendus, mais qui font de la ville ce qu'elle.
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