© Anne-Sophie Costenoble
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Photographies d’Anne-Sophie Costenoble
Paysage sonore de Valerie Callewaert
La photographe dit tirer le fil de son dernier travail d’un extrait du livre Cristallisation secrète, de l’écrivain japonaise Yoko Ogawa : « Mes souvenirs ne sont jamais détruits définitivement comme s’ils avaient été déracinés. Même s’ils ont l’air d’avoir disparu, il en reste des réminiscences quelque part. Comme des petites graines. Si la pluie vient à tomber dessus, elles germent à nouveau. Et en plus, même si les souvenirs ne sont plus là, il arrive que le cœur en garde quelque chose. Un tremblement. »
A coup sûr c’est de ce même tremblement que vibrent les images d’anne-Sophie Costenoble. La série Le silence de l’oiseau vient de l’émotion et elle y retourne, en suscite, en distille. Instants ordinaires et fragiles, bribes de récit sans mots (ou alors chuchotés), sans bruits (ou alors feutrés, lointains), rêveries dégagées d’une intimité, collier de petites choses qui égratignent le cœur et charrient une poésie singulière, en apparence hors du temps.
D’où vient cette impression d’une épaisseur littéraire dans ce projet ?... Madeleines proustiennes, souvenirs d’enfance, êtres chers à peine effleurés, objets porteurs de messages muets, alternant familiarité et étrangeté. Des visages, de la grâce. Pas de mots toutefois, justement, mais au contraire le frémissement d’une confession qui tient tout entière dans le feuilletage des images. Elles s’adressent à l’œil, mais parlent tout autant au toucher, à l’ouïe, à l’odorat... Elles en appellent aux saveurs plus qu’à notre savoir.
© Anne-Sophie Costenoble
Après des études de kinésithérapie et d’histoire de l’art, Anne-Sophie Costenoble a découvert la pratique photographique avec lenteur, en élargissant peu à peu son appréhension du monde. La fréquentation d’ateliers, des rencontres déterminantes (avec Françoise Huguier, Jean-François Spricigo, nicolas Van Brande) ont amené son travail sur des voies inédites : membre du collectif Caravane et volontiers adepte d’une approche documentaire, on sent que la photographe a obéi ici à une petite voix plus personnelle, faite de sous-entendus, d’énigmes effleurées du bout des doigts, d’introspection, de sensualité.
Il lui arrive également de proposer des images sous forme d’installation : clichés réalisés par elle ou photographies anciennes, préservées mais mises à distance à la fois sous des globes de verre. Deux projets sonores de Valérie Callewaert (réalisatrice radio) complètent la proposition soutenant le propos général de l’exposition. Une fable au son étouffé émanant d’un des sept globes de mariée, et dans une salle isolée, un film La nuit le jour à partir d’images qu’elle a choisies dans la série Le silence de l’oiseau. Evocation de l’empreinte du temps sur les images, méditation sur leur impact affectif – qu’elles soient mentales ou matérielles.
« Les photographies d'Anne-Sophie Costenoble dévoilent alors encore mieux ce qu’elles sont, fondamentalement : des chambres d’écoute, en prise directe sur les frémissements du cœur, en connivence avec les bribes de lumière tapies dans les ténèbres – poussières de feu sur la glace nocturne de la mémoire. »
Emmanuel d’Autreppe, janvier 2014
« Le silence de l’oiseau. Je n’aime pas le titre choisi. Je chasse le silence. Devant l’oiseau inerte, je détourne le regard. Les sujets d’anne-Sophie sont capturés en plein vol. J’ai tout fait pour ne pas voir, mais j’ai entendu. »
Valérie Callewaert
« Le silence de l’oiseau. J’aime beaucoup le titre. Il s’est imposé. oser le silence. Les paysages sonores de Valérie ont quelque chose d’organique qui résonne longtemps après les avoir entendus, comme un poème. »
Anne-Sophie Costenoble
Photographies
La série Le silence de l’oiseau est née de l’émotion, du silence, de moments ordinaires et fragiles. Les images s’entremêlent, révèlent des confrontations inattendues ou des récits sans mots. Ces rêveries poétiques renvoient à notre propre intimité, suscitent des résonances et nous invitent à sortir du temps. Les murs accueillent une soixantaine de photographies (papier mat rag hahnemuhle 308 gr)
© Anne-Sophie Costenoble
Paysage sonore
Ala demande d’Anne-Sophie Costenoble, Valérie Callewaert réalise le paysage sonore de la série Le silence de l’oiseau :
- globe de mariée sonore, La vérité de ce jour (durée : 10 min). traditionnellement, on déposait dans les globes en verre le bouquet de la mariée après la cérémonie, puis tout au long de la vie, les petits objets-souvenirs de la famille en signe d’espoir.
Pour faire écho à un extrait du roman Cristallisation secrète de l’écrivain Yoko ogawa, une installation met en évidence une série d’ images anciennes choisies par la photographe, dans six globes en verre. Le septième globe accueille une fable poétique surréaliste autour du mariage et composée d’images sonores presque disparues.
- film photographique dans la petite salle, La nuit le jour (durée : 15 min). Pour la réalisation du film photographique projeté dans une salle isolée, Valérie Callewaert a choisi une soixantaine d’images dans la longue série Le silence de l’oiseau.
Les conditions de captation sonore s’apparentent principalement à celles du travail de la photographe, le huis-clos. Mêlant voix, ambiances et musique, le montage sonore s’articule en une ou plusieurs histoires intimes enfouies, peu étrangères à celles des images.
Le choix des langues utilisées (français, néerlandais et anglais) n’est pas fixé : le son, ici, ne se relie qu’à l’émotion.
Musique de Pierre Bastien et David Popper
Livre
Le silence de l’oiseau préfacé par Jean-François Spricigo accompagne l’exposition.
Primé par la Fondation belge de la Vocation et l’Institut de France de l’académie des Beaux-arts en 2008, le photographe Jean-François spricigo est représenté par Agathe Gaillard à Paris, Louis Stern Fine arts à Los angeles, Contretype à Bruxelles et la Flying Gallery à Varsovie. Il traque l’horizon autant qu’il le peut, aime inconditionnellement la nature et les animaux et commence enfin à accepter sereinement l’inconstance de l’espèce à laquelle il appartient.
Extrait : « A peine un murmure m’accompagne, il fait silence dans ces photographies. Un silence comme après l’amour, après l’orage, un silence à perdre haleine tant il ne nous a jamais quittés. Un silence immémorial qui ne revendique rien d’autre que son propre écho. Nul besoin de commentaire, à contrario de l’art explicatif cher aux spéculateurs. Ici il s’agit d’évidence, un souffle comme le vent accompagne le paysage du promeneur. (...) »
Réalisation : t’ink studio textes traduits en anglais et néérlandais.
Dimensions : 200×130 mm 44 pages
Finition : Cover - Keaykolour original, 300g
Intérieur – olin Rough high white, 150g
Edité avec le soutien de la Maison de la Culture de †ournai, le Cultuurcentrum Hasselt et la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Biographies
Anne-Sophie Costenoble est née en 1967 à Courtrai.
Elle vit à La Bouverie, près de Mons. après des études de kinésithérapie et d’histoire de l’art, elle se consacre sur le tard à la photographie. Membre du collectif Caravane depuis 2009, elle s’investit dans le projet collectif wasserette (avec notamment Valérie Callewaert) qui fait entrer la photographie dans les salons lavoirs.
Lauréate 2010 du 16ème Prix national Photographie ouverte du Musée de la Photographie de Charleroi, celui-ci l’invite en 2012 dans la galerie du Soir et dans le cadre de Fotofever 2013. Ses photographies ont été exposées en France dans le cadre du Festival Circulation(s) avec le collectif Caravane, lors des transphotographiques de Lille, à arles et projetées au Bal à Paris.
Ses travaux ont également été présentés en Bulgarie, Lituanie, Espagne et au Mali (Rencontres de Bamako 2007 - workshop avec l’atelier Contraste).
La série Le silence de l’oiseau présentée au Cultuurcentrum Hasselt sera aussi accueillie en octobre 2014 à la Maison de la Culture de Tournai.
http://www.ascostenoble.be - http://www.ascostenoble.be
Valérie Callewaert est née en 1970, à Saint-Germain-en-Laye (France), elle vit à Tervuren.
Réalisatrice radio et journaliste de presse écrite, elle se tourne vers la photographie en 2008. Ses premiers travaux ont été présentés à la Semaine du Son 2013, à la Galerie Ikono, à la librairie Hors-Format, au Summer of Photography 2012 (CIVa), au Musée de la Photographie à Charleroi (Fête de la Musique 2012) et à l’atelier Contraste.
Elle mène le projet collectif wasserette (avec notamment Anne-Sophie Costenoble) qui fait entrer la photographie dans les salons lavoirs.
http://www.ascostenoble.be
Cette exposition est une co-production du Cultuurcentrum hasselt et de la Maison de la Culture de tournai. Elle a reçu le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, du secteur des arts plastiques/Hainaut Culture tourisme et de la semaine du son.