Boogie, Lilith, 2010
Galerie Olivier Robert 5, rue des Haudriettes 75003 Paris France
1929, 1941, 1989, 2001, 2013... Quel fil rouge reliant toutes ces années ? Des années du Serpent selon le calendrier chinois. Crise économique, guerre, mouvement de révolte, attaque terroriste, ces années se caractérisent par une grande instabilité et des basculements violents d’un état à un autre. Quelle coïncidence...La naissance de ce projet d’exposition a eu lieu au mois de mars suite à un de ces évènements où la vie ne tient plus qu’à un fil, ou tout aurait pu basculer. Le titre s’est alors imposé comme une évidence.
Amateur d’Art avant tout, assumer pour la première fois le rôle de commissaire d’exposition s’avère être une expérience passionnante. Basculement accidentel ou signe du destin... L’Histoire de l’Art est riche en artistes allant puiser leur inspiration dans les périodes les plus sombres de l’histoire, offrant maints exemples de l’alliance possible entre la beauté et ce qui paraît lui être le plus antinomique : non seulement la laideur, mais l’horreur.
Le théâtre Grec antique met en scène des situations horribles. La peinture chrétienne montre inlassablement les pires supplices. De la sculpture africaine, océanienne ou mexicaine ancienne affectionnant les figures effrayantes comme pour conjurer le mal par sa représentation, jusqu’à Andy Warhol, élevant l’horreur au statut d’œuvre d’art avec la série « The Death and Disaster », la thématique semble inépuisable.
Souvent sujet de grands questionnements, ma collection laisse une large place à cet art sombre qui agit sur moi comme un exutoire. De par l’acceptation qu’une frontière floue sépare l’homme de l’animal, la raison de la folie, cet art me permet d’apprivoiser cet autre moi.
Sept artistes ont répondu présent à mon invitation sur ce thème imposé, mais riche en interprétations. Pour certains, ces thèmes sont déjà un leitmotiv, tel Eric Pougeau dont chacune des œuvres recherche la tension extrême, le point de rupture. Lionel Scoccimaro nous offre une lueur d’espoir avec ce culbuto indestructible qui nous rappelle que certains êtres basculent parfois, mais se relèvent toujours.
Nicolas Ferretjans, collectionneur
Vignette : Boogie, Lilith, 2010, Wet plate, 24 x 18 cm