Boogie, vit à Brooklyn, NY depuis une quinzaine d’années. Une jeunesse serbe pendant les années de plomb, une main heureuse à la loterie des cartes vertes américaines et quelques années plus tard, Boogie, de son surnom, est passé maître dans l’art du documentaire photographique des communautés urbaines parallèles.
Thématique choisie dès ses premiers travaux, Boogie est également resté fidèle tout au long de sa quinzaine de reportages à une photo noir et blanc des plus classiques. Cela a de quoi surprendre s’il on parcourt l’historique de ses séries focalisées sur la contemporanéité des maux qui gangrènent l’espace urbain.
Sollicité par le New York Times, le Time Magazine, Rolling Stone, Maxim, Play Boy .... et plus récemment par Nike, pour une très médiatique campagne de pub, l’oeuvre de Boogie s’est organisée en « chroniques de ghettos » : jeunesses néonazies de Belgrade, Brooklyn et les gangs noirs, drughouses, l’artiste n’épargne aucun tabou social au spectateur et s’attaque aux combats journaliers de populations marginales dans des banlieues sombres qu’il a lentement, cérémonieusement infiltrées jusqu’à se fondre totalement dans le paysage, comme « la mouche sur le mur » (sic). Et on le croit aisément à se confronter à la violence voire au sordide de certaines images, ou à l’instantanéité de certaines autres.
Pourtant, la démarche de ce jeune photographe est toute en délicatesse,accomplissant un travail ethnographique remarquable dans des mondes de déviance traditionnellement clos, fruit de ses déambulations dans l’indicible urbain et de ses observations (non-participantes) de l’humain dans son intimité. Au bout du voyage, des images aux antipodes des clichés glamour du rap américain, Boogie capture la « vie vraie » et dévoile les fantômes qui hantent les grandes villes modernes. C’est très fort, mais jamais trop, l’artiste ayant placé au centre de tout un respect inaltérable pour ceux dont il capture visuellement l’existence et sa noirceur. Boogie nous emmène loin, au delà de la curiosité ou du voyeurisme et livre un document visuel captivant, une photo d’art qui libère une impression graphique, une énergie et un plaisir esthétique intenses. Made in Boogie.
Aude Abensour.
Born and raised in Belgrade, Serbia, Boogie began documenting rebellion and unrest during the civil war that ravaged his country during the 1990s. He emigrated to the United States in 1998. He has published five monographs. His work has appeared in Cube (Sartoria/Modena, 2003), as well as The New York Times, Italian Rolling Stone, Hamburger Eyes, Swindle, Vice, Mass Appeal, Playboy, YRB, Ojodepez, and Made magazine, among other publications. His clients include Nike and Shellac. The finalist for the 2006 Santa Fe Prize for Photography, Selected by Photo District News as Best Photography Book of 2006, His first book, It’s All Good (Miss Rosen Editions/powerHouse Books), documents the gangsters, crackheads, and junkies of New York City’s most notorious neighborhoods.
Whether on exhibit at Paris Photo or L’Eclaireur Tokyo (2007), featured in Nike campaigns or Shellac catalogues, in prestigious magazines or cutting-edge websites, Boogie’s work continues to reach diverse audiences with his precise blend of incisive investigation and aggressive aestheticism. Digging beneath the surface of everyday life has become this self-taught photographer’s mission. Over the years he has amassed an archive no one, not even himself, has ever seen in full. Because he never prints contact sheets, every trip back to the negatives yields new and untold treasures.
2011 : Art Paris, Galerie Olivier Robert, Paris, F
2011 : Art-O-Rama Art Fair, Galerie Olivier robert, Marseille, F
2010 : The Uncovering, Carmichael Gallery, Culver City, CA, USA
2010 : Noli me tangere, Galerie Olivier Robert, Paris
2009 : 5 Days, Avantgarden Gallery, Milan
2009 : Murphy’s Law and Boogie, Altamont showroom
2009 : When crooks roam the streets, Galerie Olivier Robert, Paris
2008 : Boogie, Galerie Olivier Robert, Paris
2007 : Paris Photo, Galerie Olivier Robert, Paris