© Alain Gualina
Espace culturel Chabrillan-Montelimar 127 rue Pierre Julien 26200 Montelimar France
ALAIN GUALINA
Lors des premières années de son parcours photographique, sa production était déjà axée sur le paysage et ce principalement autour du bassin méditerranéen, ainsi que sur les rapports que nous entretenons avec notre environnement. Il utilisait alors une chambre et tirait aussi ses épreuves avec des procédés alternatifs comme le charbon ou la gomme bichromatée. Par la suite, ses pérégrinations l’ont mené en Inde, en Afrique et au Népal où son regard devenu plus attentif à cette relation de l'homme et de la nature.
Il a collaboré avec des galeries en France et en Italie mais aussi avec divers organismes institutionnels. Puis une série d'images au Polaroïd vient marquer une très longue pause de près de 20 ans dans ses déambulations photographiques.
Au début des années 2000, il est revenu à la Photographie et a entamé un projet photographique qui s'inscrivait dans la problématique de l'eau, avec un premier travail ponctué en mars 2007 par un ouvrage : ELOGE DE L'EAU.
Aujourd'hui sa démarche artistique est jalonnée de visions fragmentaires, et il se consacre à nouveau plus particulièrement aux problématiques liées au paysage. Sa préoccupation est de produire une Photographie consciente, avec des images reliées entre elles, par une réflexion sur notre environnement et la notion de territoire, " dans un temps où les choses ont cessé de nous être proches et intelligibles" ( Le parti pris des choses - Francis Ponge ).
Une partie de mon travail photographique sur la problématique de l’eau a fait l’objet en mars 2007, d’un premier ouvrage : Éloge de l’eau. Il s’agissait d’un manifeste photographique qui rendait hommage à l’Eau, en partant du constat que l’homme occidental a perdu le contact originel avec la nature et mettait en avant la fragilité des lieux, de la ressource et l’usure des paysages dans un temps où il semblerait que les choses ont cessé de nous être proches et intelligibles. J'ai toujours cherché au cours de mes voyages à mêler l'approche documentaire à une recherche esthétique et mes pas m'ont amené sur les différents continents à parcourir des lieux que j'ai trouvé mémorables. Il ne s’agit pas d’un travail de documentation sur une nature quadrillée, mutilée, polluée et fortement aménagée mais d’un regard concerné par, les empreintes du temps, l’usure et la modification du paysage, la disparition d'un patrimoine et les cicatrices que l'histoire grave sur nos murs.
La démographie, la forte urbanisation engendrée entre autre par le consumérisme, le tourisme, l’agriculture intensive, l’appauvrissement des sols, les intérêts financiers et militaires, la dégradation des systèmes aquatiques, la régression des zones humides, la désertification, l’édification de murs et enfin la modification du climat sont aujourd’hui les principaux vecteurs de la mutation du paysage. De plus les modifications climatiques contribuent encore plus à rejeter les plus faibles à la marge du développement et de l’éducation, avec pour conséquence l’augmentation du nombre de réfugiés climatiques et de réfugiés de la faim, qui ne font qu’augmenter la population des mégapoles, qui sont déjà surpeuplées.
Et l'eau des femmes : L’eau des femmes est l’un des chapitres de mon travail sur l’eau, où je me suis attaché en tant qu’auteur photographe, à mêler la fragilité de la ressource aux rapports qu’entretiennent les femmes avec l’eau, et les difficultés que rencontrent bon nombre d’entres elles, de part le monde pour s’approvisionner en une eau saine. Elles sont bien souvent les premières levées aux quatre coins de la planète, elles sont porteuses d’eau, sinon bêtes de somme, qui serait un terme plus juste. Dans les situations de pénurie extrême, elles peuvent passer presque toute la journée au portage de l’eau. Cette tâche, ingrate et difficile occupe en particulier les femmes et les fillettes et bien souvent elles n’ont plus le temps de cultiver les champs qui nourrissent leur famille, ou de suivre une scolarisation normale.
Et ... la photographie peut être une chance pour la prise de conscience environnementale
Elle peut être un outil utile à la prise de conscience sociale et peut contribuer à redonner un sens et une meilleure qualité à la relation : homme - nature et ainsi contribuer à réévaluer notre relation avec l’environnement, car la photographie est une trace visible dans le présent. Mais pour autant elle ne peut représenter qu’un fragment d’une réalité. La photographie s’approprie un espace dont la représentation offerte par l’épreuve est un lieu de promenade pour l’imaginaire et la réflexion, mais aussi le conservatoire des traces d’un mode de vie, ainsi que l’expression d’un moment de l’histoire sociale et de l’esthétique de la nature.
Alain Gualina
Principales expositions :
Arles : Rencontres Internationales de la Photographie -
Narbonne : Fête de la Photographie -
Paris : Centre Georges Pompidou -
Lyon : Fondation Nationale de la Photographie –
Arles : Festival Voix Off Climax : Pour une écologie du regard - Pont en
Royans : Musée de l'eau - Italie : Milan, Bari, Naples et Rome -
Photographies dans des collections privées et les collections publiques suivantes : Musée Cantini à Marseille - Château d’eau à Toulouse - Musée de Toulon - Bibliothèque municipale de Marseille - Musée de la Photographie de Chalon sur Saône - Fondation Nationale de la Photographie - Bibliothèque Nationale - Fond National d’Art Contemporain - Musée National d'Art Moderne Centre Pompidou Paris.
Ouvrages:
* Éloge de l'eau - aux éditions Le Bec en l'air - mars 2007- Préface de Mme Danielle Mitterrand.
* Élogio del agua - aux éditions Blume – Barcelone - Espagne - juillet 2008
© Henri Kartman
Henri KARTMAN
Photographe et plasticien, vit en haute Provence. Son travail cherche des signes dans les nouveaux paysages et les limites de lʼespace « naturel ». Ses images environnementales cherchent à aller au delà de la description, presque au niveau de la matière. Depuis sa première exposition en 1969, il cherche dans des clichés incontestablement concrets une forme dʼabstraction personnelle et créative. Il expose en France et à lʼétranger (Espagne, USA, Russie). Ses images ont été sélectionnées par plusieurs revues photographiques (Réponses-Photo, Chasseurs dʼImages) et il a publié en 2005 « Effet de serres ou lʼesthétique des restes ».
Lauréat de « Ultimate Eye Foundation » de San Francisco, cette série a fait lʼobjet en 2005 dʼune exposition au « Peninsula Museum of Art » de San Francisco. Il a été sélectionné en mai 2008 au FIIE (Festival international de lʼimage environnementale) à Paris et projeté lors des RIP dʼArles. De même en 2009. En 2010 il y obtient le prix de la découverte. En mars 2012, Il expose à lʼoccasion du Forum Mondial de lʼeau à Marseille. Il est lʼun des organisateurs des « Nuits photographiques de Pierrevert » . Ouvrage : Effet de serres ou l'esthétique des restes, Editions de l'envol (2005)
© Stephane Lecaille
STEPHANE LECAILLE
Stéphane Lecaille découvre la photographie à lʼâge de 14 ans grâce au Photo Club du collège de Manosque. Une rencontre décisive, la même année avec Alain Gualina transforme cette découverte en véritable passion qui ne le quittera jamais. Après une courte tentative en histoire de lʼart Stéphane décide de passer un CAP de photographe et de se lancer dans lʼaventure...
Cʼest à lʼoccasion de quelques voyages « dʼinitiations photographiques » (Israël, Europe, Amérique du Sud) quʼil comprend très vite que la photographie signifierait pour lui une ouverture vers les autres, un lien avec autrui qui le placerait dans la position de témoin privilégié.
Un stage avec Sébastiao Salgado en 1982 lors des Rencontres Internationales de la Photographie en Arles renforce Stéphane dans ce sentiment et le convainc du rôle essentiel de lʼimage dans la compréhension du monde dʼaujourdʼhui. Une certaine idée de lʼacte photographique sʼimposait alors naturellement : le noir et blanc et son légendaire Leica, une image sobre mais composée, un message simple mais authentique. Au delà de lʼunique « donner à voir » Stéphane Lecaille préfère de loin le
« donner à partager ».
Lʼêtre humain et son quotidien tiennent donc une place centrale dans son travail de photographe, au travers de nombreuses problématiques liées au réchauffement climatique, à la mondialisation, à la « surcroissance ». Cette société du « toujours plus » nʼest pas sans conséquences sociales, économiques et familiales pour lʼhomme du XXI ème siècle et laisse de nombreuses populations dans une précarité insolente.
Lʼeau et lʼaccès à lʼeau pour tous sont un des enjeux majeurs de ce siècle. Son travail photographique sʼefforcera plus particulièrement de rendre hommage aux femmes africaines, asiatiques ou indiennes dont la principale préoccupation jour après jour reste de parvenir à alimenter en eau sa famille.
Quelques dates :
1960 : naissance à Issy les Moulineaux
1974 : rencontre avec Alain Gualina
1980 : voyages en Israël, en Europe et en Amériques du Sud
1981 : exposition galerie Halogènes, Paris
1982 : lauréat des Rencontres Internationales de la photographie. Maitre de stage : Sébastiao Salgado
1985 : exposition galerie « Chez Lulu », Forcalquier
2009 : voyage au Cambodge sur les rives du Mékong
2010 : exposition la Maison de lʼEau, les Fumades. Lʼeau en partage avec Alain Gualina
2011 : voyage au Népal pour poursuivre le travail sur lʼeau
2012 : exposition au 6ème Forum International de lʼEau à Marseille
2013 : voyage à Istanbul. Début dʼun travail sur les frontières
© Hans Silvester
HANS SILVESTER
Membre de lʼagence Rapho depuis 1965, Hans Silvester est né le 2 octobre 1938 à Lörrach en Allemagne. Diplômé de lʼécole de Fribourg en 1955, il voyage à travers lʼEurope et commence à publier avec un livre pour enfants sur la vie dʼune famille dʼécureuils : déjà se manifestent cet amour de la nature et des animaux et ce souci de lʼécologie qui ne le quitteront plus.
A la même époque, il fait un reportage sur la Camargue. Ses photos en noir et blanc sont accompagnées par des textes de Jean Giono. Ce travail marque pour lui le commencement du succès, en même temps que le début dʼune longue histoire dʼamour avec la Provence, où il sʼinstalle en 1962.
En 1964 il est envoyé en Amérique du Sud pour le compte dʼune organisation caritative, puis il passe six mois aux Etats-Unis et en Amérique centrale. Suit une longue série de reportages dans le monde entier : Japon, Portugal, Egypte, Tunisie, Hongrie, Pérou, Etats-Unis, Italie, Espagne... sans oublier la Provence.
Chaque voyage donne lieu à un livre ou à une publication, le plus souvent pour le magazine Géo, dont il inaugure le premier numéro avec une chronique dʼun village du pays Basque en 1977.
Ses publications attestent de la diversité de ses intérêts : la pétanque, les oiseaux, les
épouvantails, les pigeons...
Entre temps, il photographie les chevaux de Camargue durant cinq ans, travail qui aboutit à la publication dʼun livre récompensé à la Foire du Livre de Leipzig.
A partir des années 80, ses reportages sont marqués par son engagement écologiste. Hans Silvester est par excellence le photographe des grands problèmes dʼenvironnement: surexploitation agricole, pluies acides, déforestation, pollution de la terre, de lʼair et de lʼeau...
Il photographie tous les parcs naturels dʼEurope pour un livre commandé par Géo en Allemagne, dénonce les ravages de la déforestation en Amazonie, publie dans Géo un long reportage sur la rivière Calavon (Vaucluse - France ) sous le titre « la rivière assassinée », sʼintéresse à lʼexploitation de la forêt en Amérique du Nord.
Avec la publication de deux ouvrages de référence sur lʼeau, sujet exposé à Visa pour lʼImage en 1990, il célèbre la beauté de la nature en même temps quʼil analyse les menaces qui pèsent sur les ressources naturelles de la planète.
Autre sujet de prédilection, les animaux : chevaux en Egypte, en Amérique, en Camargue, pigeons en Europe, en Grèce, en Egypte, en Turquie, chats et chiens des îles grecques font lʼobjet de nombreuses publications et dʼalbums photographiques publiés chez La Martinière dans les années 90. Il fait ensuite plusieurs voyages au Rajasthan pour en ramener un magnifique témoignage sur la vie des femmes du désert indien, puis retrouve avec bonheur la Camargue en 2001 où il photographie toutes les saisons de la vie sauvage des chevaux. Deux ouvrages également publiés chez La Martinière et de nombreuses expositions suivent.
Voyageur infatigable, toujours animé par sa passion des lumières et des couleurs de la terre, il photographie les cerfs-volants dans le monde entier. Plusieurs voyages en Ethiopie dans la vallée de lʼOmo.
Médaille de Bronze à la Foire du Livre de Leipzig (1975)
Aigle dʼOr de la Foire du livre de Nice (1976)
Prix du plus beau livre photo de lʼannée LES PEUPLES DE LʼOMO (2006) L'eau - Editions de La Martinière (1992)
L'eau, entre ciel et terre – Editions de La Martinière (2000)