Afrique. Les femmes mursi et surma sont les dernières femmes à plateaux au monde. Village mursi de Dargui, dans le parc national de Mago, près de Jinka, Éthiopie, 2007 © Sebastião Salgado / Amazonas I
Musée de l'Elysée 18, avenue de l'Elysée 1014 Lausanne Suisse
Sebastião Salgado,Genesis
Genesis est une quête photographique à l’échelle de la planète, dans laquelle le photographe brésilien Sebastião Salgado redécouvre des lieux et des peuples qui ont échappé, jusqu’ici, à l’empreinte des sociétés modernes. Depuis 2004, il a entrepris plus de trente voyages, jusqu’aux confins du monde. Il parcourt la planète pour construire un projet photographique à long terme sur la question de l’environnement, photographiant toujours en noir et blanc. Il a navigué sur des océans, gravi des montagnes, traversé des déserts, observé des animaux et approché des peuples indigènes, dans l’idée de faire connaître leurs environnements et leurs cultures. Voyageant dans les coins les plus reculés, dans des conditions souvent difficiles, Salgado restitue la beauté de faces inconnues du monde. Il montre aussi la nécessité de préserver la planète et sa beauté, qui sont aujourd’hui en péril. « Dans Genesis, confie Sebastião Salgado, j’ai suivi le rêve romantique de vouloir retrouver – et partager un monde primitif trop souvent invisible et hors d’atteinte. (...) Je voulais simplement montrer la nature dans sa splendeur partout où je pouvais la trouver. Je l’ai découverte dans des espaces infinis d’une diversité biologique immense qui, il faut le savoir, recouvrent pratiquement la moitié de la surface de la Terre, dans de vastes déserts en grande partie inexplorés, dans d’immenses forêts tropicales ou tempérées, et dans des chaînes de montagnes d’une beauté impressionnante. Découvrir ce monde encore intact a été l’une des expériences les plus enrichissantes de ma vie. »
Genesis est aussi un travail sur le rapport de l’homme à la nature, des grands déserts aux vastes océans. Après La Main de l’homme (1993) et Exodes (2000), formes de bilan humain des changements économiques et sociaux intervenus à l’échelle planétaire, Genesis est le troisième volet de l’exploration à long terme de Salgado sur les enjeux mondiaux et la troisième exposition du photographe présentée au Musée de l’Elysée après Autres Amériques / Sahel, L’Homme en détresse en 1987 et La Main de l’homme
en 1994.
Terres du nord. Lorsque le temps est particulièrement hostile, les Nénètses et leur troupeau peuvent rester plusieurs jours au même endroit. Nord de l’Ob, Cercle arctique, péninsule de Yamal, Sibérie, Russie, 2011 © Sebastião Salgado / Amazonas Images
L’exposition, composée de près de 240 photographies, est divisée en cinq sections géographiques, formes de miroirs du fonctionnement de la nature : le Sud de la planète, les sanctuaires naturels, l’Afrique, le Nord de la planète et l’Amazonie. Une partie des images sera présentée dans les jardins de l’Elysée.
L’itinérance de l’exposition a débuté au printemps 2013. Elle est présentée en parallèle au Musée de l’Elysée à Lausanne, à Paris et à São Paulo, après avoir fait escale à Londres, Toronto, Rome et Rio de Janeiro.
Paolo Woods, State
En novembre 2010, Paolo Woods s’installe dans une ville du sud d’Haïti : Les Cayes. State est l’exposition qui relate cette expérience insulaire. Par son ambition, poétique autant que journalistique, elle tire la part universelle d’une aventure nationale qui nous concerne davantage qu’on ne le pense.
Le photographe canado-hollandais a travaillé sur le temps long, sur des thèmes qui s’étendent de l’industrie locale aux atermoiements des ONG, du monde foisonnant de la radio à la conquête du protestantisme américain. Au fil de ces recherches, la fragilité de l’Etat-nation haïtien est devenue le fil rouge d’une future exposition. Haïti est une contradiction. Une nation particulièrement fière de son histoire unique, de sa langue, de sa culture singulière. Mais un Etat qui demeure souvent absent et presque toujours dysfonctionnel.
State explore ces questions fondamentales : que se passe-t-il dans une société dont le gouvernement est inefficace et dont l’Etat échoue à fournir des services de base à sa population ? Comment un peuple se construit-il en dépit de cet échec reconduit ?
Cérémonie d’investiture de Michel Joseph Martelly, 56e Président d’Haïti. Dans la foule, debout sur un cheval, un homme est costumé en Jean-Jacques Dessalines (1758-1806), meneur de la Révolution haïtienne et premier chef d’Etat du pays. 14 mai 2011, Port-au-Prince, 2013 © Paolo Woods / Institute
State rompt avec l’iconographie du désastre qui sert en général à illustrer Haïti. L’exposition part d’images qui disent l’ordre plutôt que le chaos, la comédie plutôt que la tragédie : les riches Haïtiens, l’émergence lente d’une classe moyenne, l’élaboration de corps alternatifs. Avec le journaliste et écrivain suisse Arnaud Robert, Paolo Woods décrit des dynamiques qui ont cours dans tous les pays en développement. Organisations internationales contre gouvernement local. Société civile contre pouvoir exécutif. Argent privé contre argent public.
L’exposition, qui présente en avant-première une cinquantaine d’images réalisées entre 2010 et 2013, est produite par le Musée de l’Elysée.
Rémi Orsier, employé français de l’ONG suisse Terre des Hommes qui gère un programme contre la malnutrition dans le Sud d’Haïti. Le pays possède plus d’ONG par habitant que n’importe quel autre pays dans le monde. Les Cayes, 2013 © Paolo Woods / Institute