Grace Kelly, 1955 © Philippe halsman / magnum Photos
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
L’Œil d’un collectionneur : Serge Aboukrat du cliché–verre à Philippe Halsman
L’exposition dédiée à Serge Aboukrat à la maison européenne de la Photographie présente l’œil d’un collectionneur, son regard sur l’histoire de la photographie, des clichés-verres (une soixantaine d’œuvres) à Philippe halsman (une soixantaine de photographies)
en passant par quelques pièces emblématiques de sa collection personnelle.
Les clichés-verre
Le cliché-verre tient, par sa nature même, à la fois du dessin, de la gravure et de la photographie. Mais c’est avant tout un procédé de multiplication de l’image s’appuyant sur les débuts de la photographie.
Le “cliché-verre” est un procédé d’impression par les moyens photographiques, à partir d’un négatif sur verre réalisé manuellement et directement par l’artiste. la plaque est préalablement enduite d’une couche épaisse de collodion où l’artiste, dessine avec une pointe, son sujet. Le tracé traverse le verre translucide. le tirage est obtenu par l’action de la lumière qui passe à travers le verre et marque le papier photo-sensible qui est ensuite révélé et fixé. cette technique, à mi-chemin entre la gravure et la photographie fut inventée,dans les années 1850 par constant dutilleux et son gendre charles desavary.Jean-baptiste camille corot fut invité, lors d’un de ses voyages à Arras à découvrir ce procédé. Il en réalisa une soixantaine. le premier “dessin sur verre pour photographie”, réalisé en 1853, fut celui de corot : “le bucheron de rembrandt”. L’exposition présente une soixantaine de clichés-verre de Corot, Daubigny, Delacroix, Millet, Rousseau.
Salvador Dali, 1953 © Philippe Halsman / magnum Photos
BIASIUCCI / PALADINO CASA MADRE
Mettre en résonance les sculptures de mimmo Paladino avec les photographies d’Antonio Biasiucci n’est pas fortuit.
Si mimmo Paladino, peintre et sculpteur, s’inspire de l’art étrusque ou des arts primitifs qu’il transfigure, expérimentant des techniques traditionnelles afin de créer un monde étrange et mystérieux, il en va de même d’Antonio Biasiucci.
Ce dernier, profondément ancré dans son Italie natale, utilise la matière photographique pour traduire les forces telluriques, comme les laves de l’etna ou les traditions et rituels ancestraux.
Conçue comme une oeuvre audacieuse, inédite et spécifique à son lieu de monstration, cette exposition évoque, par un jeu de références et d’harmonies secrètes, la “Casa madre”.
Res, Volto n.4, 2000 musée d’anatomie de Naples © Antonio Biasiucci
FERRANTE FERRANTI “ITINERRANCES”
Photographe-voyageur, Ferrante Ferranti explore depuis trente ans les vestiges de notre passé. Avec l’âme d’un archéologue, cet architecte, écrivain de l’image, mêle dans son travail photographique sa passion pour l’antiquité et sa quête du baroque. l’exposition à la maison Européenne de la Photographie présente environ 130 œuvres et s’articule en trois parties, autour des thèmes chers à l’artiste : “Pierres sauvages, Pierres vivantes”, “Rencontres” et “Empreintes du sacré”.
Ferrante Ferranti évoque à la fois la naissance du regard, au travers des jeux d’ombres que crée le soleil sur les ruines, la quête du sens caché sous la forme, les dérives enchantées du voyage.
Au delà de l’écriture objective, guidée par l’obsession du cadrage, la fascination pour la lumière et la matière, le travail de Ferrante Ferranti vise à la métaphore. C’est le travail d’un classique, qui loin de toute classification, de toute querelle entre anciens et modernes, aspire à laisser le sentiment d’une expression sensible avant tout, nourrie d’une exigence absolue envers soi.
“Casa de la moneda”, Potosi, Bolivie, 1987. © Ferrante Ferranti
COSTA-GAVRAS CARNETS PHOTOGRAPHIQUES
Auteur de films mythiques, de Z à Capital, son dernier film, en passant pas L’Aveu, Clair de Femme et Missing, Costa-Gavras est aussi photographe.
Ce réalisateur engagé a conservé de ses amitiés et de ses combats des images personnelles et attachantes. Pour la première fois, Costa-Gravras accepte d’ouvrir de grand album photographique.
L’exposition à la Maison Européenne de la Photographie donne à voir cet aspect méconnu de son œuvre. Avec environ 70 images, l’exposition présente une sélection de photographies de voyage (en Palestine, Russie, Amérique latine...), de portraits (sa famille ainsi que des personnalités du monde du cinéma et de la politique), et de ses engagements politiques. À la fin de ce parcours photographique, Costa-Gavras rend un vibrant hommage à Chris Marker, à travers une sélection de photos prises par celui-ci sur le tournage de L’Aveu, en 1970.
On reconnaîtra dans l’ensemble de ce travail en noir et blanc à la fois la lucidité d’un regard et la sensibilité d’un homme pour lequel la vie doit être vécue avec chaleur et conviction.
Commémoration de la mort de François Mitterrand, Place de la Bastille, Paris 1996 © Costa-Gavras