Jack Nicholson and Willy Rizzo, Venice, Italy 1991 © Willy Rizzo
Âgé de 84 ans, le célèbre photographe et designer Italo-français Willy Rizzo, s'est éteint vendredi 22 février. Seigneur au milieu des "beautiful people", Willy Rizzo, laisse derrière lui une centaines de reportages de charme et de mode et de nombreux portraits de célébrités. La passion de la photographie nait très tôt chez le photographe des stars.
Dès l’âge de 12 ans, au lycée italien de la rue de Sédillot à Paris, il fait le portrait de ses camarades de classe avec le Box Agfa que lui a offert sa mère.
Willy Rizzo débute sa carrière à Paris où il photographie des stars et starlettes pour Ciné Mondial, Point de Vue, puis Images du Monde. Il couvre ensuite le Procès de Nuremberg et réalise des grands reportages, notamment en Tunisie sur la ligne Mareth.
Après la guerre, Willy Rizzo est recruté par l’hebdomadaire France Dimanche qui l'envoie à Cannes pour couvrir le premier Festival. Princesses, playboys, starlettes et stars, défilent alors devant son objectif Zeiss Sonnar 180.
En 1947, l’agence anglaise Blackstar l’envoie aux Etats-Unis pour « photographier ce qui l’étonne ». Il rentre en France en 1949, Quand Jean Prouvost crée Paris-match et signe alors la toute première couverture en couleurs avec Winston Churchill.
Egalement source d'inspiration pour Hergé, avec son reportage sur Maria Callas. L'artiste Belge crée son personnage dans «Les bijoux de la Castafiore»: le photographe de Paris Flash, Walter Rizzoto, c’est lui et son ami Walter Carone. .
En 1959, il devient le directeur artistique de Marie Claire et collabore avec les prestigieux magazines de mode, dont Vogue. Son départ à Rome en 1968, marquera les débuts de ses travaux en tant que designer. Mais nostalgique, à la fin des années 1970, Willy Rizzo se réinstalle à Paris, où il a continué à dessiner et à photographier les femmes qui le passionnent tant.
On gardera en mémoire Willy Rizo, qui a exercé son métier de photographe comme « un perpétuel défi » pendant plus de 60 ans.
« Notre métier est un perpétuel défi », disait Willy Rizzo.« Lorsqu’on a une heure avec une célébrité, le talent doit être tout de suite au rendez-vous. Il faut dans l’immédiat trouver l’idée, l’accessoire, qui fasse la synthèse de la personnalité, par exemple des loupes pour photographier Dali ou un tourne-disque pour Marlene Dietrich. J’ai beaucoup d’admiration pour des gens comme Doisneau ou Cartier-Bresson, mais eux ont le loisir d’attendre des heures ou des jours l’instant magique. Avec la mode et les stars c’est différent. Ce n’est pas le même métier ! »
Manon Froquet