Photos et vignettes © Miquel Dewever-Plana / Agence VU'
Alma a appartenu pendant 5 ans à une «mara», gang ultra-violent qui terrorise le Guatemala. Alma a tabassé, tué, participé à des viols et des extorsions. Elle a, elle-même, connu les viols, les passages à tabac et la prison; elle est devenue femme au milieu d’un groupe de jeunes guerriers surarmés, tatouant son corps de signes indélébiles et gommant sa féminité. Ses choix lui ont coûté la perte d’un enfant et une tentative d’assassinat l’a laissée paraplégique quand elle a quitté le gang. C'est son témoignagne que l'on peut découvrir dans ce webdocumentaire primé par le world Press Multimédia.
© Miquel Dewever-Plana / Agence VU'
"Alma, une enfance de la violence" est une création qui nait de la rencontre d'une journaliste et de deux artistes. Isabelle Fougère est journaliste depuis 1991, ses reportages sur les droits de l'homme, les femmes ou le développement sont régulièrement dans la presse française et étrangère et témoignent de son engagement. En 2004, paraît son ouvrage Odyssée Moderne, voyage avec les migrants clandestins, du Sahara à la Grande Bleue (Editions Images En Manoeuvres). Elle est également auteur de documentaires et de livres pour enfants. Elle travaille, depuis trois ans avec le photographe Miquel Dewever-Plana sur l’histoire d’Alma. Membre de l’Agence VU’, Miquel Dewever-Plana arpente le Guatemala depuis plus de quinze ans, pays où il a développé ses principaux projets photographiques. Il a notamment reçu le prix «Journalisme et droits de l’homme» et le Getty Grant. Depuis 2007, il photographie et documente la violence qui frappe le pays. En 2008, il rencontre Alma et choisit de l’aider à transmettre son témoignage.
Hugues Micol, pour Alma, une enfant de la violence», a imaginé une série de dessins au feutre et à la peinture, qui font écho à l’histoire de la jeune femme. Cet illustrateur est également l'auteur de nombreuses bandes-dessinées saluées par la critique et récompensées par de nombreux prix.
© Miquel Dewever-Plana / Agence VU'
En moins de 20 ans, le Guatemala est devenu l'un des pays les plus violents du monde : en moyenne,18 personnes y sont assassinées chaque jour et 98 % des crimes ne font l’objet d’aucune enquête. C'est dans ce contexte de violence endémique et quotidienne que prospèrent les Maras, ces gangs ultra-violents qui sont apparus à la fin des années 1990. Alma a 26 ans aujourd’hui. Sa confession est, certes, celle d’une ancienne criminelle. Mais c’est aussi et surtout celle d’une rescapée qui raconte la violence démesurée qui ronge son pays.Un témoignage unique, dans lequel les mots de la jeune femme ouvrent sur les images de ses souvenirs, du quotidien du Guatemala et de l’intérieur des gangs.
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