La quatrième édition de Tokyo Photo, accueille une sélection d'une quarantaine de galeries, musées et éditeurs de Tokyo, Osaka, Shanghai, New York, Los Angeles, Londres, Berlin et Amsterdam. Plus de 1.000 oeuvres d'art seront exposées.
Denis Darzacq
Né en 1961. Vit à Paris
Développant un travail personnel depuis le milieu des années 1990, Denis Darzacq obtient une reconnaissance internationale avec La Chute (2006) et Hyper (2007-2010). Son œuvre est depuis lors régulièrement exposée en Europe, en Australie et aux États-Unis. Il reçoit en 2000 le Prix Altadis, le Prix « Stories » du World Press Photo en 2007 : il est lauréat du Prix Niépce 2012.
© Denis Darzacq / Galerie VU'.
Hyper, 2007 – 2010
Hyper prolonge la série La Chute (2006) tout en recentrant de manière explicite le propos de l’artiste sur le consumérisme. Hyper oppose des corps en mouvement à l’espace saturé et normatif des magasins de grande distribution. Dans cet univers marchand, le saut a pleinement valeur d’acte gratuit et non conditionné. Il est un affront aux stratégies marketing qui entendent régir nos comportements. Certaines figures, nimbées d’une forme d’aura, imposent même leur gloire et diffusent une spiritualité volontairement en rupture dans ces temples de la consommation.
Bernard Faucon
Né en 1950. Vit à Paris
Après des études de philosophie et de théologie, Bernard Faucon a été l’un des premiers artistes à explorer l’univers de la mise en scène photographique. Son œuvre, débutée en 1976 et volontairement suspendue en 1995, s’articule en sept grandes séries de « fictions vraies » : Les Grandes Vacances, Évolution probable du Temps, Les Chambres d'amour, Les Chambres d'or, Les Écritures, La Fin de L'image, Les Idoles et Les Sacrifices dont une sélection est actuellement exposée à la Galerie VU’.
© Bernard Faucon, Chez Tatie / Galerie VU'.
Les Grandes Vacances, 1978
La volonté de figer, d’éterniser en lumière mène Bernard Faucon à utiliser des mannequins pour ses séries photographiques dont l’une des plus connues, Les Grandes Vacances, présente un ensemble d’images réalisées pendant l’été 1976. « J'ai rempli la méhari de mannequins et j'ai envahi les chemins, les dortoirs de la maison d’enfant de mes parents, le cimetière de Lioux, la piscine de Saint-Saturnin, les plages des Saintes-Maries de la Mer en Camargue. Je fixais en hâte les poses, après le déclic, je remballais tout, je repartais. Je devinais que ces petits hommes « dévitrinés », en investissant ces lieux marqués par mon enfance, libéraient des forces inconnues, mettaient à jour de sublimes, de magistrales évidences. »
Le temps d’Après, 2007
En 1995, Bernard Faucon suspend volontairement le travail photographique en soutenant que « toutes les photographies ont été prises ». Le temps d’Après est composé d’images que l’artiste récupère de son ordinateur, réalisées sans trop y penser avec le numérique ou empruntées à ses amis. Le résultat, une série d’images éloignées de toute intentionnalité photographique, où l’artiste essaie « de peindre la toile du fond du monde » dans lequel il voyage et vit.
Anders Petersen
Né en 1944, vit à Stockholm.
Elève et ami du grand maître, Christer Strömholm. Outre Café Lehmitz (Schirmer-Mosel, 1978), un livre mythique réédité en 2005, il a notamment publié Anders Petersen: Photographs 1966-1996 et Du Mich Auch (Journal, 1997 et 2002), Close Distance (Le point du jour, 2002), Anders Petersen (Actes Sud 2004), Sète #8 (Images en Manoeuvres/CéTàVOIR, 2008), Frenchkiss (Images en Manœuvre, 2008), Gröna Lund (Aman Iman 2009), From Back Home (Max Ström 2009), Soho (The Photographers' Gallery/MACK 2012), City Diary (cSteidl/GUN 2012).
© Anders Petersens, Radsom de la série Close distance.
Close distance
Les photographies de cette série, anciennes ou récentes, ont été réalisées en Europe et au Japon. Le temps et le lieu importent peu. Il s'agit essentiellement de rencontres qui ne contiennent aucune information, ne désignent aucun contexte. Le caractère poétique, si on veut risquer ce qualificatif, du travail d'Anders Petersen tient à cette forme d'abstraction pourtant documentaire. On devine ces gens non pas familiers de l'auteur, mais plutôt saisis dans un moment où une intimité se révèle. La joie et la jouissance procèdent bien souvent ici d'une certaine violence. En ce sens, on peut difficilement qualifier ces images de portraits.
From Back Home`
From Back Home est un travail complice d’Anders Petersen et JH Engström sur leur région natale, le Värmland, province reculée du centre ouest de la Suède. Références, correspondances et citations, volontaires ou non, révèlent l’intime connaissance qu’ils ont l’un de l’autre, de leurs travaux et du pays qu’ils arpentent. Anders Petersen reste fidèle à son écriture directe, parfois brutale, qui associe gros plans, points de vue décadrés, puissants contrastes et détails banals, parfois grotesques ou dérangeants. Mais il porte sur ses contemporains un regard sensible qui produit ici une très belle série de portraits de facture classique.