69.13°N 51.06°W © Boris Gayrard
Le Cloître Ouvert 222, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris France
Boris Gayrard et Sandra Matamoros sont réunis le temps d’une exposition au coeur du “Cloître ouvert”, espace atypique qui accueille depuis deux ans des artistes émergents.
L’EXPOSITION
Contemplation, méditation, ouvertures.
Double regard porté par des prises de conscience, emplies de nostalgie pour ces deux photographes.
Pour Boris Gayrard, ses paysages dépouillés montrent une beauté brute et mystérieuse où la fragilité naturelle ne semble pouvoir être maîtrisée.
Pour Sandra Matamoros, s’opère un voyage intérieur fictif et réel, à la recherche d’une mémoire affective,
subjective.
Leurs regards face aux paysages présentent de grands espaces vides. Seuls quelques éléments, subtilement suggérés ou incongrus, viennent introduire les traces de la présence de l’homme.
Ainsi s’opère une réflexion plus profonde : notre place dans la nature et dans nos propres vies.
Effacement, apparition, lumière.
Une narration commune s’opère entre les deux photographes à travers leurs regards croisés, où les grands espaces sont le point de départ. Débute alors un voyage laissant apparaître une fragilité des choses, une quête. L’homme s’efface face à la nature, mais il s’inscrit dans cette histoire; les présences humaines se posent avec graphisme et couleur. C’est une beauté mystérieuse qui nous est offerte.
Laissons-nous accompagner vers ces ailleurs, dans l’intimité de ce lieu qu’est le “cloître ouvert”, qui invite au voyage intérieur et qui est signe d’une espérance d’un monde en transformation.
Traversons l’ailleurs en silence. S.Guizol et N.Marchal
Boris Gayrard s’est longtemps intéressé au reportage photographique du Moyen Orient jusqu’à l’Asie. À un moment donné, il a ressenti le besoin de faire évoluer sa photographie. Étant un grand admirateur d’Ansel Adams, le paysage s’imposa à son esprit.
Le photographe présente une interaction entre deux séries “MONGIBELLO” et “69.13° N 51.06° W”.
La première est réalisée sur les contreforts de L’Etna. La seconde à l’ouest du Groenland.
Pour lui, ces lieux sont complémentaires, s’entrecroisent et se séparent. Tous deux représentent de grands espaces où la nature y sculpte son oeuvre. Cette nature devient alors une scène de théâtre où la brume, la lumière et le temps sont la représentation d’un réel.
Son travail repose sur les limites de la photographie documentaire, il tente de se placer face à une subjectivité la plus totale. Le paysage est fragmenté, il le découpe, l’épure, le contorsionne, élimine le superflu pour ne conserver que l’essentiel, l’émotion brute ressentie lors de la prise de vue.
© Boris Gayrard 69.13°N 51.06°W 04
© Boris Gayrard 69.13°N 51.06°W 05
Mongibello002a © Boris Gayrard
Sandra Matamoros présente une sélection de la série “700 miles”.
La série “700 miles” invite à la mémoire affective liée au voyage. C’est un “road-movie photographique”. Comme pour tout voyage, il y a un début, un milieu et une fin. Au commencement la ville, la nuit, avec ses néons hauts en couleur. Puis les paysages se transforment, deviennent plus naturels et emprunts d’une nostalgie, en même temps que le voyageur renoue avec sa mémoire, créant un sentiment partagé entre la fuite et l’espoir.
Ce travail s’est construit entre New-York et l’Islande, en passant par Venise, la Finlande, Londres, Berlin, Paris et le reste de la France.
Les photographies et les vidéos de Sandra mettent en avant l’absence. Frôlant avec l’idée de repérages de décors, où l’on imagine bien quelle scène pourrait y prendre vie.
Compositions esthétiques, éléments graphiques qui s’insèrent dans des espaces vides, émotion, sensibilité, mélancolie, fuite d’un passé ou quête intérieure et ouverture sur autre chose symbolisée par de grands espaces, représentent l’univers de l’artiste. Photos et videos ne sont que le support pour révéler une “poétique mélancolie”, une quête intérieure qui fait resurgir une mémoire affective.
Manège © Sandra Matamoros
Bjoovegur © Sandra Matamoros
Chapelle rouge © Sandra Matamoros