© Galerie Nadar
Galerie Nadar Médiathèque André Malraux, 26 rue Famélart 59200 Tourcoing France
Jardins profanes, de Daniel Liénard : le passant acceptera-t-il la promenade qu'on lui propose dans ce jardin imaginaire ? Même si la fleur y tient la première place, elle exprime autre chose que ce qu'elle dirait dans une page d'herbier. Ainsi le format panoramique se construit comme un retable et peut-être l'oeil, dans sa nostalgie du sacré, y cherchera alors le saint ou les donateurs et n'y rencontrera que le l'iris ou le tournesol. Dans l'autre série d'images le paysage a fait place à la sculpture romane mais la fleur y tient une place où elle affirme son hégémonie et repose éventuellement la question de ce que l'on a voulu dire.
Le bestiaire tragique de Willy Del Zoppo rassemble des vues animales réalisées dans des zoos, dans un institut de zoologie, dans un abattoir, mais aussi au hasard des rencontres. Elles proposent de voir comment l'homme, toujours imprégné du dualisme cartésin, utilise l'animal à son profit avec les meilleures excuses du monde. De l'empaillage à l'incarcération zoologique, en passant par la liquidation alimentaire, nous infligeons à nos frères dits inférieurs des souffrances qui révèlent notre barbarie et nos contradictions. Ce traitement administré aux animaux reflète notre incapacité à accroître notre humanité. Le jour où l'homme s'inquiétera d'avoir écrasé une mouche, peut-être aura-t-il enfin compris le sens et la portée de sa présence sur terre...
André Leclercq traque dans sa ville de Liège ces lieux abandonnés où la nature reprend le dessus. Ainsi s’installe une dialectique entre apparition et disparition, entre habitats frappés d’entropie et envahissements végétaux d’une rare vitalité. Entre ces deux univers en lutte, où se situe réellement la place de l’homme ? André Leclercq propose donc une réflexion sur notre propre nature et sur les moyens que nous nous donnons, parfois, pour l’ignorer, voire l’effacer complètement.
Elodie Chrisment, architecte de formation et de métier, a appris à déchiffer le phénomène urbain, à lire un espace, à approcher la logique d’un territoire. Souvent déjà, au cours de ses travaux d’étudiante, elle perçoit que toutes les questions ne trouvent pas de réponses ; parfois même les questions ne sont-elles pas posées. Une année passée au Brésil et ses premières expériences professionnelles confirment à Elodie Christment l’existence d’une zone grise, non investie, laissée à elle-même et à ceux qui y vivent. Des quartiers informels de Rio de Janeiro aux espaces programmés, fruit de l’appetit de construction des grands batisseurs de ce monde. Des friches industrialo-portuaires normandes aux opérations urbaines et inhumaines de la Chine conquérante, se contruit petit à petit une image de cette zone grise où est permis tout ce qui ne dérange pas l’ordonnancement cadencé de la ville moderne. Au centre de ce questionnement inlassable reviennent les hommes, les femmes, les enfants souvent, qui peuplent et construisent ces lieux… Mais avec toujours au dessus d’eux la présence inquiétante de l’indifférence urbaine.
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