© Antoine Rozès
Collectio.org , Paris 45, Rue Sedaine 75011 Paris France
Pendant les manifestations dédiées à la photo, entre le 10 et le 13 novembre, Pamela de Monbrison lance ANOA et son tout nouveau site www.anoart.fr, et présente 7 photographes découverts à travers le monde. Les photographes viennent des Etats-Unis, du Brésil, de Chine : Elisabeth Sunday, Antoine Rozès, Jérémie Nassif, Renata Bueno Siqueira, Roger Salloch, Fabrice Lassort, Ling Fei Les photos parlent d’Afrique mais aussi du port de Biganos et de San Francisco, d’hommes et de femmes, de danse et de vanités.
" La photo c’est le fluide vital qui me permet de communiquer ". Chez Rozes, on perçoit la violence expressive des figures, son intérêt pour l’homme plutôt que pour la scène, son habileté à saisir un instant de son histoire. Il ne photographie pas le spectacle mais la figure humaine, la déforme avec talent. Comme dans les portraits de Bacon, l’homme est toujours reconnaissable dans ses photographies.
Par ses photos, Renata Bueno Siqueira rend hommage à sa mémoire, elles sont un voyage dans le temps et les lieux, expriment ce qui est inexprimable. Renata dit rechercher « un autre sens » pour devenir une autre. Sa forte implication émotionnelle dans son travail rend ses photos magnétiques. Elle nous emmène dans un monde onirique où les couleurs, la nature et les peaux composent une symphonie sensuelle.
Ling Fei est un artiste chinois né à Pékin où il a enseigné la photographie. Inspiré par une symphonie classique qu’il écoute, Ling Fei griffe, grave, sculpte directement le film de colle des négatifs, préalablement ramolli dans de l’eau bouillante, avec des baguettes brisées comme outil. Le résultat très graphique de cette rencontre entre arts visuels, muse et musique est ce qui fait la signature unique de la série Des [a]corps symphoniques.
Fabrice Lassort est un spécialiste des procédés anciens. A l'ère du numérique, il traduit une volonté d'être acteur de sa propre production photographique, il fabrique ses appareils: cartophotes, sténopés, mais aussi ses chimies avec la cyanotopie, le papier salé ou les positifs directs. Cette manière d'opérer nous interroge sur sa pratique photographique qui oblige à un autre regard.
Jérémie Nassif a commencé par la photo de plateau dans le cinéma, collaborant avec de grands réalisateurs comme Claude Chabrol ou Jacques Doillon. Naturellement il se tourne vers le court métrage et l’animation. Le fruit de toutes ses expériences s’incarne dans une série de photos de danseurs que l’on pourrait croire dessinées au fusain.
" La photographie miroir c'est bien plus que photographier un reflet, cela produit une alchimie visuelle qui combine le monde physique avec celui du grand mystère. Photographier avec des miroirs me permet de voir le monde sous une lumière différente et de capturer certains éléments qui restent cachés dans la photographie traditionnelle. " Elisabeth Sunday
Photographe depuis son plus jeune âge, la photo pour Roger Salloch est « un instant de composition ». « Susan Sontag a écrit que la photographie était un constant retour. Je voudrais considérer une autre possibilité. Supposons que la photographie soit en avance ; supposons que la lumière pourrait être accumulée, un carré de lumière guidant vers un autre puis encore un autre, des pierres de lumières à travers les ténèbres jusqu’à ce que finalement il ait une telle suffisance, un tel progrès constant des images, que cela a crée un monde dans lequel le sombre est finalement laissé pour compte et, sur l’autre rive, tout devient visible. »
Vignette et images : © Elisabeth Sunday © Roger Salloch © Fabrice Lassort