Contrejour a marqué la photographie française et européenne pendant plus de vingt ans. Son fondateur, Claude Nori a fait émerger des générations de photographes grâce à une collection d'ouvrages à prix abordable. La maison d'édition a notamment publié les premières monographies de Jeanloup Sieff, Robert Doisneau, Willy Ronis... Après une pause savourée dans le sud-ouest, Claude Nori revient afin de partager ses découvertes.
Jours heureux au Pays Basque : Exaltation de la vie, visions bucoliques d’un paradis retrouvé, cet ouvrage fait voyager les amateurs de photographie dans le sud-ouest de Claude Nori.
«"La terre nous en apprend plus long sur nous que les livres", ainsi médite Antoine de Saint-Exupéry à travers le pare-brise de son avion alors que les nuages lui paraissent toujours aussi bas et que la lumière les traverse déjà comme un grand sourire. "Le miracle de l’avion, ajoute-t-il plus loin, est qu’il vous
plonge directement au cœur du mystère comme si la distance au lieu de nous éloigner du centre de gravité des choses permettait au contraire de balayer les évidences et les clichés."
C’est un peu en explorateur que j’ai accosté le Pays basque en troquant l’aéroplane pour un appareil photographique qui permet lui aussi de s’élever, de se décaler du réel, d’effectuer un écart créatif pour être à la fois acteur et spectateur de ce continent au-delà des nuages. Ce livre est donc le journal d’un cheminement, d’un épanchement sentimental qui eut pour cadre et dynamique une terre sur laquelle j’ai décidé de vivre, de travailler mais surtout d’être heureux avec ma famille à partir de 1995 et qui fut d’abord pour moi une source de créativité décuplée par un art de vivre qui correspondait bien à mon indolence latine.
Embarqué dans ce road-movie, à pied, en voiture ou avec mon Ciao, l’esprit égaré par mes souvenirs, mes fantasmes ou mes musiques préférées, j’ai traversé des paysages, des villes, des villages à la rencontre de personnalités pour réaliser leur portrait, à moins que ce ne fût en quête d’un bon restaurant. Et quelques fois cette terre, ce pays, cet océan et ces montagnes imposaient le silence, le respect et cela suffi sait à calmer mes angoisses passagères. En plus de mes photographies préférées, celles que l’on nomme artistiques, et de quelques photos de famille j’ai décidé de faire courir au fil des pages, certaines de mes notes, des écrits, des phrases ou des pensées soulignées dans les livres qui me sont chers. Mon imaginaire a vagabondé vers des « ailleurs » en résonance avec des lieux, des paysages et des émotions qui me faisaient monter le rouge aux joues. Si je me suis laissé emporter par la fiction, si je me suis permis quelques libertés, si j’ai osé franchir certaines frontières ou dépasser les bornes, mettant un pied par ici ou par là, en « terre étrangère », ce fut uniquement parce que mon regard me l’imposait et je suis sûr que les puristes me pardonneront.»
Claude Nori
96 pages Format 240x300 mm, 28 euros Parution : le 20 octobre 2011
La Vallée de la Mort : Roadbook dans l’intimité de Jeanloup Sieff. Visions de paysages oubliés et proches de l’irréalité. Rencontres étonnantes.
En 1978, à l’âge de 45 ans, à un instant de la vie où il est souvent question de faire le point, Jeanloup Sieff, photographe célèbre, réputé pour ses nus, ses images de mode et ses portraits de célébrités sortait un livre mythique rapidement épuisé et jamais réédité. La terre craquelée, les ondes dessinées par le vent, les dunes inviolées, les ciels lourds, révélés par des noirs intenses et des cadrages sobres, volontairement en retrait, forment un ensemble étrange à la limite du fantastique.
« La Vallée de la Mort » relate ce voyage qu’il réalisa en camping-car avec sa femme Barbara dans une nouvelle version commentée et actualisée afin de situer cet ouvrage dans son contexte que le recul a rendu possible.
« Les plus beaux voyages sont ceux que l’on fait en rêve » écrivait Paul Morand mais j’espérais malgré tout que certains rêves pouvaient coïncider avec la réalité et mon rêve à moi, c’était la Vallée de la Mort. Je ne connaissais d’elle que son nom dramatique et quelques images du vieux photographe américain Ansel Adams. Je la savais quelque part dans le désert entre la Sierra Nevada et Las Vegas. Au fil des années, j’avais cristallisé sur elle toutes mes envies de fuite, de retrouvailles avec moi-même et de découverte de l’inconnu ».
Jeanloup Sieff
Format 240x300 mm 96 pages 28 euros Parution le 20 octobre 2011