Philippe Marinig O Sumo San Lors d’un voyage au Japon, Philippe Marinig est d’emblée fasciné par l’univers du Sumo qui, avant d’être un sport, est un art et une expression mystique de la religion Shinto. À force de patience, d’humilité et de temps, il se fait accepter par les lutteurs et les initiés, privilège rare et obtient l’autorisation exceptionnelle de les photographier. Depuis deux ans, Philippe Marinig multiplie les voyages pour suivre deux écuries « Heya » de lutteurs professionnels, celles d’Isegahama et d’Oguruma. Impressionné à la fois par la courtoisie des Rikishi (lutteurs) et par la sévérité de leurs préparations, Philippe Marinig photographie les entraînements dès 5h du matin, les échauffements du lutteur dans les couloirs qui mènent au Dojo, les rituels immuables avant le combat. Un regard inédit sur les coulisses, sur ce monde si secret où l’émotion de ces demi-dieux vivants au pays du soleil levant est palpable. Ses photographies montrent au delà d’un sport de combat opposant deux forces primaires, la beauté des corps, les gestuelles. L’alternance des cadrages, en plongée sur le Dohyo jusqu’au gros plan d’une oreille, le jeu de couleurs terriennes pareil à des monochromes traduisent une atmosphère silencieuse et transcendent ces moments mystérieux d’attente, de supplique aux forces divines. Quelques scènes extérieures étonnantes, prises au hasard des rencontres, dévoilent un autre visage du Sumo, celui de son quotidien. Philippe Marinig continue son travail au Japon partageant l’intimité de ces lutteurs qui forment une caste souterraine et vénérée avec ses dérives et ses inconnus.