Alors qu'il se trouve à Port-au-Prince après le séisme, le photojournaliste Daniel Morel prend en photo une femme sortant des décombres. Il poste ensuite sa photo sur Twitter, que l'AFP, en partenariat avec Getty, utilise à son tour et signe. Le photographe contacte l'AFP pour protester, mais l'AFP rétorque, en expliquant que sa réputation est entâchée et porte plainte contre le journaliste.
Le photographe, Daniel Morel, photojournaliste se trouvait à Port au Prince quand le tremblement de terre a eu lieu, il fait son boulot, prend des photos et les poste sur le célèbre réseau de gazouillis planétaire pour témoigner de ce qui s'y passe.
Sauf que le monsieur, en toute bonne foi, pensait que les journaux ou autres médias qui prendraient sa photo, seraient assez honnêtes pour lui en reconnaître au moins la paternité. Comme le Wall Street Journal, the Associated Press, par exemple, qui ont proposé à Morel, une fois la photo repérée, de le rémunérer pour son travail avant d'utiliser son image.
Et avec une certaine naïveté, il oublie également de lire les conditions d'utilisation de Twitter qui précisent pourtant qu'une fois postés, les contenus ne vous appartiennent plus.
"y submitting, posting or displaying Content on or through the Services, you grant us a worldwide, non-exclusive, royalty-free license (with the right to sublicense) to use, copy, reproduce, process, adapt, modify, publish, transmit, display and distribute such Content in any and all media or distribution methods (now known or later developed)." Donc, l'AFP récupère la photo, et en partenariat avec Getty, la distribue. La photo se retrouve partout, avec la signature AFP-Getty ou celle d'un autre photographe qui l'avait également récupérée et s'en était également approprié la paternité.
Daniel Morel envoie alors un courrier aux clients de l'AFP pour protester, et l'AFP cesse de distribuer la photo en question. Mais d'après elle, le mal est fait et sa réputation est salie, et l'AFP porte donc plainte contre le photographe, réclamant même des dommages et intérêts pour diffamation et "Affirmation antagonique [de ses] droits".
On ne vit décidément pas dans un monde de bisounours.