Théâtre Le Passage 54, rue Jules Ferry 76400 Fécamp France
A Fécamp, le Théâtre Le Passage offre une Carte Blanche au photographe Jean Gaumy, personnalité artistique de premier plan qui a choisi Fécamp comme port d’attache depuis 1995. Hormis ses photographies et films, Jean Gaumy a souhaité associer à cette invitation divers artistes, souvent proches, dont il estime le travail et la pensée : la photographe américaine Jane Evelyn Atwood, l’ingénieur du son, auteur et photographe Pascal Rueff, le journaliste et documentariste Thomas Johnson mais aussi les musiciens Morgan et Joël Touzé, l’éditrice et auteur Annette Lucas ou encore le chef opérateur et dessinateur Jean-Christophe Leforestier
Du 7 au 12 décembre 2009, ce rendez-vous se traduira par une semaine intense, à travers films, expositions photographiques, débats, lectures, théâtre ou encore cabaret. Avec, outre les réalisations artistiques émanant de Jean Gaumy, celles des artistes associés qui figurent à sa « Carte Blanche ».
Né en 1948, Jean Gaumy écrit et photographie d’abord pour un journal rouennais tout en poursuivant des études de littérature. En 1973, il entre à l’agence Gamma pour rejoindre plus tard, Magnum Photos. Il obtient alors la rare permission de photographier la vie quotidienne d’un hôpital français. En 1976, il est le premier photojournaliste autorisé à photographier au sein des prisons françaises. De cette investigation naît un livre, Les Incarcérés. Depuis, le photographe a réalisé de très nombreuses missions à travers le monde. De 1986 à 1994, il se rend fréquemment en Iran. Ce travail lui vaudra une reconnaissance internationale. En 2001, il publie Le Livre des tempêtes à bord de l’Abeille Flandre, mais aussi Pleine Mer, chronique des campagnes de pêche qu’il a suivies pendant quatorze ans à bord de chalutiers. Il reçoit cette même année le prestigieux Prix Nadar. A partir des années 1980, Jean Gaumy réalise plusieurs documentaires souvent primés. Avec son dernier film, Sous-Marin, réalisé et diffusé en 2006, il est à ce jour le seul cinéaste à avoir été admis dans un sous-marin nucléaire lors d’une plongée de quatre mois pour suivre une mission “secret défense” sous l’océan Arctique. Il travaille actuellement sur un projet personnel, Nature sous influence, qui l’a mené pour l’instant des banquises polaires aux territoires contaminés de Tchernobyl.
De Paris (Grand Palais) à New York (Ben Rubi Gallery) en passant par Arles et son Festival International des Rencontres de la photographie, Jean Gaumy a exposé à travers le monde. Pour lui, « Photographier, c’est comme pêcher ou écrire. C’est sortir de l’inconnu qui résiste et refuse de venir au jour. » (Carnets de voyage).
LE PROGRAMME
Théâtre Le Passage (Ateliers Solsou) 54, rue Jules Ferry – 76400 Fécamp
Réservations tél. 02 35 29 22 81 – www.theatrelepassage.fr
Lundi 7 décembre, 18h vernissage des trois expositions consacrées à :
Jean-Christophe Leforestier–Pascal Rueff–Annette Lucas/Jane Evelyn Atwood
Triple explosition ouverte au public du mardi 8 au samedi 12 décembre –
Théâtre Le Passage (Ateliers Solsou) - entrée libre.
Ouverture des trois expositions de 14 h à 16 h et de 18h à 20 h (saut mercredi).
Exposition Carnets - Jean-Christophe Leforestier
Depuis longtemps Jean Gaumy connait Jean-Christophe, ce dernier vivant également à proximité de Fécamp. Il y a quelques années les deux hommes ont travaillé ensemble sur des sujets réalisés à l’étranger pour l’émission littéraire de Pierre Dumayet. L’un à la caméra, l’autre au son. A plusieurs titres, Jean-Christophe a collaboré à la plupart des documentaires de Jean. Il a aussi été le chef opérateur du beau film Les Terriens qu’Ariane Doublet a tourné en Seine-Maritime. Curieux de tout son univers allie le théâtre, la littérature, l’écriture, la peinture, le cinéma bien sûr, le montage et surtout la réalisation d’étranges fictions.
Lors de cette carte blanche, les dessins et textes des Carnets du discret Jean-Christophe Leforestier seront exposés Un travail joyeux, obstiné, pétri de la vie de chaque jour.
Expostion Zona / S’exposer à l’inconnu - Échantillons de Tchernobyl . -Pascal Rueff.
Pascal Rueff utilise une technique des débuts de la photographie. La forme plastique y est au service de l’esprit, de l’idée. Pour Pascal le sténopé est une technique quasi organique, un outil de prélèvement, une sorte d’éprouvette. Il a souvent opéré sur le terrain. Ce sont à tout point de vue des photos de genèse, des photographies totalement rustiques qui aident à faire sentir l’invisible brasier hautement contaminé
Des “nouveaux” territoires de l’humanité. www.tchernobyl.fr
Exposition À contre-coups
Annette Lucas / Jane Evelyn Atwood
Photographe réputée mondialement Jane Evelyn Atwood est arrivée en France vers 1971. D’abord fille au pair, c’est en 1974 qu’elle a porté son premier regard photographique sur le monde, vers ses voisines d’immeuble, des prostituées parisiennes. Très inexpérimentée photographiquement, elle avait déjà cependant une approche extrêmement humaine. C’est à cette période qu’Annette Lucas et la jeune américaine se rencontrent. Jane est alors une de ces photographes précieuses que l’on dit “concernées”. C’est pour ce tour d’esprit, qu’Annette Lucas lui demande dès 2004 de faire le portrait des femmes qui se sont confiées à elle dans A contre-coups. Annette connaissait aussi les photos que Jane Evelyn Atwood avait faites dans les prisons de femmes. Elle voulait pour sa commande un regard qui ne soit pas naïf, sans inutile commisération. Jane cherchait une femme photographe qui aime et sache aller à la rencontre des gens. Elle l’a trouvée.
www.janeevelynatwood.com
Lundi 7 décembre, 20h30 - Cinéma « La Bataille de Tchernobyl
En présence du réalisateur Thomas Johnson – entrée libre mais réservation conseillée
Grand journaliste, Thomas Johnson travaillait à la revue Actuel des années 80 auprès de laquelle Jean Gaumy a également collaboré. Cependant les deux hommes se connaissent peu. Comme la plupart des téléspectateurs, lorsque Jean Gaumy découvre en 2006 son film La Bataille de Tchernobyl, il prend conscience que nous avions évité vingt ans plus tôt une catastrophe européenne bien plus vaste que celle décrite initialement.
Ce film documentaire a joué pour lui un rôle capital lors d’une période où, de son côté, il travaillait sur un documentaire assez difficile concernant la dissuasion nucléaire et la vie à bord d’un sous-marin atomique.
La Bataille de Tchernobyl est sans doute la meilleure piqûre de rappel qui puisse exister pour aborder les rivages de Mort de Rien, pièce de Pascal Rueff, également programmée lors de cette carte blanche.
Mardi 8 décembre, 20h30 - Cabaret musique « A l’Est de soi » Morgan Touzé
Harpe et voix Morgan Touzé - Guitare Joël Touzé. Tarif unique 10 €.
Jean Gaumy raconte que la première fois qu’il entendit chanter Morgan, en 2008, alors qu’il était épuisé, prêt à s’endormir dans une maison ukrainienne à Volodarka, il fut littéralement sidéré par le son de la harpe celtique. Morgan possède l’étonnante capacité de restitution du monde sonore avec de surcroît une parfaite polymorphie vocale. Sur scène, Morgan subjugue par ses ballades irlandaises, en breton ou dans la langue de l’île de Man. Divers séjours en Europe de l’Est et la rencontre lumineuse du peuple ukrainien et des langues slaves, l’ont conduite à rejoindre son “Est à elle”. Ce voyage vers lequel A l’Est de soi nous emmène, incite à la douceur par des sonorités étrangères qui vont droit au cœur. A la guitare, Joël son père, l’accompagne.
Mercredi 9 décembre, 16h – rencontre autour de la harpe
Le lendemain du concert, rencontre autour de l’instrument avec Morgan Touzé.
Bibliothèque municipale de Fécamp.
Mercredi 9 décembre - 20h30 Lecture suivie d’un débat
« À contre-coups » Annette Lucas / Jane Evelyn Atwood
Lecture mise en jeu par Claude-Alice Peyrottes, intérprétée par Marie Nicolle, Claude-Alice Peyrottes et Patrick Michaëlis
Rencontre avec Annette Lucas et Jane Evelyn Atwood
Ateliers Solsou – entrée libre mais réservation conseillée
Directrice de l’atelier de création Atalante Annette Lucas s’occupe le plus souvent de publier les autres. A contre-coups est son premier livre personnel avec photographies et textes. Durant ses années d’études de graphisme en Grande- Bretagne elle avait été sensibilisée aux droits des femmes.
Dans l’ouvrage A contre-coups, la photographe Jane Evelyn Aatwood et Annette ont porté les paroles des femmes meurtries avec sobriété, sans doctes théories, avec les mots de tous les jours. Ce sera ce soir-là sans doute une étrange chose que de passer de la voix intérieure de lecteur à celles familières d’acteurs qui feront entendre la leur sur le plateau du Passage. En présence des auteurs de l’ouvrage.
Jeudi 10 décembre, 20h30 Théâtre Mort de rien
42 x 42 secondes autour de Tchernobyl de Pascal Rueff
Texte et voix Pascal Rueff - Chant et harpe Morgan - Musique et bandonéon Philippe Ollivier. Production Fur Ha Foll, avec le soutien de l’ODDC 22
A partir de 14 ans – plein tarif 16 € - réduit 12 €.
Pascal, ingénieur du son comme Morgan, harpiste et chanteuse possèdent tous deux une faculté à accaparer les sons et les restituer.
Avec Jean Gaumy, ils se sont rencontrés en 2008 tout près de Tchernobyl. Depuis déjà quatre ans, ils se rendaient régulièrement sur les territoires contaminés de Tchernobyl. Sur scène, un poète, une chanteuse, un musicien.
Et un puissant projecteur jetant un éclair et inondant la salle.
Toutes les 42 secondes… 42 fois 42 secondes autour du monstre de Tchernobyl
comme la cadence de tir du plutonium.
Dans chaque intervalle, Pascal Rueff dit aux spectateurs quelque chose d’intense, de vrai, d’affreux… C’est d’un voyage en Ukraine qu’il a ramené ce texte oscillant entre récit et slam. Une prose dense, touchante, accompagnée d’un chant profond et d’un bandonéon qui propulse la parole. Un témoignage sans frontière.
Vendredi 11 décembre, 20h30 - Projection
« Influences et réalisation d’un travail photographique » / Jean Gaumy
Entrée libre mais réservation conseillée
Lors de cette soirée, Jean Gaumy suivra ce fil mystérieux dont parle Jean Renoir, l’association d’idées. Après une projection très simple d’une soixantaine de ses photographies, Jean improvisera, ordinateur à l’appui, selon l’humeur du public et de la sienne. Il ira et fera écouter et voir quelques sources personnelles d’inspiration, façon de parler des autres. Des images de photographes qu’il aime, des bouts de films, des peintures. Il parlera des méthodes, des tentatives. Bien que naturellement tenue à la première personne, la naturelle modestie de Jean Gaumy offrira suffisamment d’ouvertures pour que cette soirée soit autre chose qu’un numéro nombriliste.
Samedi 12 décembre, 20h30
Samedi 12 décembre, 20h30 - Cinéma
« Influences et réalisation d’un parcours cinématographique » / Jean Gaumy
4 films : “Jean-Jacques”, “Marcel Prêtre”, “La Boucane”, “Sous-Marin, le dernier rivage”.
Entrée libre mais réservation conseillée
La soirée débutera par la projection de « Jean-Jacques », chronique villageoise tournée à proximité de Fécamp, à Octeville- sur-mer. Dans le même registre il y aura « Marcel Prêtre » tourné beaucoup plus loin près d’Aurillac. Au programme toujours,, « La Boucane », tourné cette fois à Fécamp, en 1985. Et puis entre deux, Jean Gaumy nous dit qu’il y aura peut-être le temps de voir quelques-uns de ces films qu’il n’a jamais montrés ou bien le dernier épisode de « Sous-Marin ».