Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Actualités
« Le travail de Léa Crespi s'organise autour d'un protocole dépouillé: une auto représentation, en nu, dans un lieu abandonné par l'activité humaine, lieu qu'elle croise, au fil de son chemin personnel.
Dans ce travail Léa Crespi agit en archéologue. Elle convoque les lieux comme autant de signes de ce qui a été mais n'est plus et qui pourtant porte encore des stigmates de l'histoire humaine. A ces lieux, déchets d'une époque quant cette époque est accomplie, elle oppose sa propre représentation, la vérité de son être, pour mettre à jour la fragilité de l'existence humaine. Peu à peu se met en place un questionnement complexe qui va du rapport de l'homme à son histoire, au temps, aux lieux, mais également à celui du rapport à son propre corps dans une époque encline au refus du vieillissement. Dans cette confrontation, la signification initiale des lieux retrouve force et dignité par la part d'humanité que ce corps réintroduit dans ces lieux abandonnés par l'homme. Mais, et peut-être parce qu'on ne voit jamais mieux que du dedans d'un présent, la présence de ce corps rend la fragilité humaine plus visible et plus lisible. A l'instar de la fragilité des lieux qui portent sur eux les stigmates de leur passé, le corps est inexorablement condamné à cette confrontation au temps. »
Paul Cottin