Polar+NKA photography 108 ch de charleroi – first floor 1060 Bruxelles Belgique
L’image photographique est tout à la fois réplique du réel, miroir du vrai et outil de la transréalité, celle des émotions des troublantes sensations intérieures. C’est à cette ambivalence que la galerie NKA* photography vous invite cet automne. Et à une rencontre fortuite entre 5 photographes, qui chacun à leur manière nous parle de trouble, de flou, de mouvements, de sentiments et d’émotions. Que cela soit intérieur ou extérieure, que cela soit du corps ou des esprits.
DENIS DARZACQ : HYPER
Troublante perspective. Ces envols et ces moments flottants entre ciel et terre. Pour cette série, dénis Darzacq a planté son objectif au coeur de la grande consommation : un hypermarché. Ce cadre froid, quotidien, sans émotion ni charme est le décor de ses ballets de corps. Sauts d’anges, envols gracieux, ces corps célestes sont en apesanteur au milieu des rayons. Troublante vison, en effet que ces instants volés entre rêve et réalité, entre mouvement et immobilité totale. De ces agitations fugitives, rapides et immédiates, nous conservons dans le regard de longs moments d’images arrêtées. C’est cela l’objet de Darzacq : nous montrer combien les mouvements quand ils sont arrêtés sont beaux et troublants d’impossibilité. Hyper réalisme ou Hyper surréalisme ?
SABINE KOE
Toute jeune photographe autrichienne, Sabine nous invite à suivre ses états d’âme, ses mouvements du coeur, ses émotions épidermiques, nous invitant à partager de troublantes chairs de poules dans des moments indiscrets. Point d’indécence dans cet amour-là. C’est le sien, intime, sincère, vrai et sans fards, qu’elle nous présente. Nous sommes aussi troublé qu’elle par tant d’impudeur. Sommes nous dérangés de les voir ainsi? Sont-ils dérangés par notre regard ? C’est face à ces interrogations sur la pertinence du voyeur et des sentiments affichés que Sabine Koe nous place.
PAULA WINKLER
Jeune photographe allemande, berlinoise même, Paula Winkler ici déforme les corps de ceux qu’elle capte. Après sa remarquable série sur les transformistes et travestis, avec le même talent et la même explosion de couleurs, Paula place le sujet et le laisse déformer son image. C’est drôle, c’est étonnant, c’est tordu. Tant mieux
ANNE LISE LARGE
Philosophe avant d’être photographe, elle s’interroge au fil des séries audelà du visible à travers des tableaux peints d’une autre lumière.
C’est cette autre lumière, mariage de l’ombre et du flou qui nous touche. A l’opposé des images piquées, nettes claires et limpides, Anne-Lise capte des instants troublants qu’on ne peut situer ni de jour, ni de nuit. Ses recherches et sa thèse intitulée « La brûlure du visible — aux limites de l’image photographique et de l’acte d’écrire » lui a permis d’obtenir le grade de Docteur en philosophie.
JEAN CHRISTIAN BOURCART
La série Trafic qu’il nous présente fait partie intégrante de l’oeuvre de Bourcart. Prise à New York, au milieu du trafic routier, ces tableaux figent un instant volé. Une oeuvre faite d’instantanés, de moments volés, à la limite de l’émotion intérieure. Ce simple fait de sur-prendre l’instant, de sus-pendre le temps, donne des iamges comme des tableaux posés.
Les gens, les Américains semblent mélancoliques et résignés, tapis derrière les vitres teintées de leur grosse berline. D’autres dans les bus ou les taxis s’assoupissent, frappés par la longueur du jour.
Moi, sur le trottoir, je les ausculte à travers mon puissant téléobjectif. Je les regarde me regarder, incrédules, stupéfaits comme les animaux pris dans les phares, la nuit.