Jacques Grison

Jacques Grison

#Photographe
Né à Verdun en 1958, après des études scientifiques et un passage au conservatoire d'Art Dramatique de Nancy qui lui laissera un goût prononcé pour le jeu, il devient surveillant d'internat dans un lycée de Saint-Dié puis éducateur spécialisé à l'hôpital psychiatrique de Maxéville.
En 1981, un hasard bienveillant lui permet de découvrir sa passion pour l'image. Il entre d'abord à l'agence Médiphot et collabore ensuite au service photographique de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Il s'affirme vite comme photographe spécialiste du domaine de la santé et crée en 1985 l'Agence photographique d'illustration santé Goivaux qui deviendra, en 1992, le département santé de l'agence Rapho. C'est alors, lui semble-t-il, que tout a commencé. Lui qui accumulait les images d'illustration se trouve confronté à la photographie de reportage. Il se reconnaît tout à fait dans cette vie-là qui lui permet d'aller à la rencontre des autres, de pousser toutes les portes, et d'établir cette indispensable relation de confiance sans laquelle il manque une dimension essentielle à la photographie : celle du témoignage de l'instant priviligié. Plus que l'instant décisif, c'est cela qu'il cherche : ce moment de grâce où l'échange s'établit tout à fait, ce moment magique - même s'il est fugitif - où la confiance est telle que l'image lui est offerte.
C'est ainsi qu'il a réalisé ses principaux reportages publiés par le Figaro Magazine, dans le cahier spécial Téléthon "Hymne à la vie", pour le cahier d'Eurêka consacré à la thérapie génique, pour Femme Actuelle aussi dont il est un des collaborateurs réguliers, pour Marie-Claire qui lui a demandé de suivre Madame Steinberg rescapée du Ghetto de Varsovie ou pour "la saga du génome en France" dans le premier numéro du National Geographic France.
C'est comme cela qu'il réalise aussi ses sujets favoris : le combat de Monsieur Paul, petit producteur de tabac dans le Lot, les jeunes travailleurs de Sarreguemines et d'Annemasse, ce plaidoyer contre la fermeture d'une école de campagne à Sommeval, ou Signes de vie série de portraits polyhandicapés projeté à Visa pour l'Image 2000. C'est comme cela aussi qu'il aborde la commande du Ministère de la Culture dans le cadre de " Jeunesse en France " exposé à Perpignan durant le Festival Visa pour l'Image 2001.
Depuis 1995 plusieurs expositions de ses travaux personnels ou commandes circulent à travers la France : "Arbres de vie" regard métaphorique sur l'arbre et la nature, "Soutenir, combattre, vivre" qui témoigne des difficultés de vie des handicapés moteurs et des différentes aides apportées par l'AFM (Association Française contre les Myopathies), "Lycée, égalité, fraternité" ou la vie quotidienne d'un lycée exemplaire qui se veut l'école de la citoyenneté de demain en permettant à des élèves valides et handicapés de vivre ensemble. En 1998 avec "Verdun, 30. 000 jours plus tard" il aborde une nouvelle recherche, sur les cicatrices du paysage martyrisé de sa ville d'enfance, rendant compte des errances de l'imaginaire face aux témoignages d'un drame historique sur lequel la terre semble refuser de se refermer.
Toujours en Lorraine, il s'intéresse aux derniers mineurs de charbon français. Durant deux ans, il photographie les gueules noires de Moselle-Est par 1250 mètres de fond, et recueille un témoignage photographique de l' exploitation des deux dernières tailles de charbon. Partageant la vie quotidienne des Seigneurs de la mine, il réalise un travail de mémoire qui leur ressemble. Une exposition présentée à Visa pour l'image en septembre2003.