2001 Hortus Panoramicus, Groenenberg parc grounds, Sint Pietersleeuw
2000 Introduction à une philosophie du presque, De ladder van Pontormo, Gent
Short-circuits, Contemporary Photography from Flanders, Tallinn
We're always on the edge of wilderness, W 139, Amsterdam
Ici et Maintenant, Tours et taxis, Bruxelles
COLLECTIONS PUBLIQUES
Fonds National d'Art Contemporain (FR)
Centro de Arte Contemporaneo de Burgos (ES)
La Salle Bank Photography Collection, Chicago (USA)
ING, Brussels (BE)
Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (FR)
Fotomuseum, Antwerp (BE)
University Hospital, Jette (BE)
Williams College Museum of Art (USA)
Flemish Parliament, Brussels (BE)
Seattle Art Museum (USA)
Frac Languedoc-Roussillon, Montpellier (FR)
Province of Antwerp (BE)
Queensland Art Gallery, South Brisbane (AU)
Lhoist Collection, Brussels (BE)
Par mon travail j'essaie d'avoir une emprise sur ce que l'on pourrait au mieux décrire comme réalisme traumatique, avec tout ce que ce mot comporte en termes de rattachement au domaine médico-chirurgical: Une cassure qui ne serait pas la fêlure psychologique qui pousse quelqu'un à se confronter à une histoire passée non résolue, mais bien le coup d'œil furtif et transitoire sur une autre réalité.
Mes images se réfèrent à des fictions familières. Simultanément, elles captent des lieux authentiques. Le fusionnement des faits avec la fiction crée précisément la fracture qu'il est de mon intention de conserver. Je m'efforce de préserver des points de vue dans toute leur perplexité. Le premier contact avec un lieu est important: L'impact des impressions personnelles crée une interférence avec le grand nombre d'images indistinctes stockées dans notre mémoire collective.
Tout ce que je photographie est réel, même lorsque cela paraît impossible. Je ne manipule pas les images et me contente de prôner leur capacités naturelles en opérant le choix du moment, du cadrage et du point de vue. Une photo me paraît réussie lorsque les éléments narratifs et les éléments représentatifs se succèdent en alternance.
Pendant les cinq dernières années, j'ai travaillé sur une série d'images qui formeront un livre intitulé "Résonance". Ces images dérivent, en quelque sorte, des images des médias: Cinéma, télévision et autre photographie.
Les œuvres sont reliées entre elles par une narration cryptique, genre de mémoire construite. La série marche en tant que mémoire à distance qui ne saurait être spécifique. Plutôt que de me ramener aux lieux représentés, ces images me rappellent une façon de voir.
Je découvre toutes les images par hasard. Elles comportent souvent un motif central qui indique la présence humaine, mais ceci n'est en rien une formule. En quelque sorte j'essaie d'installer un doute dans la notion du paysage sublime en y apposant une anomalie. Souvent il s'agit d'une allusion à quelque catastrophe, calamité ou désastre: Causes finales aptes à relativiser le mythe matérialiste du progrès.
Les images se situent principalement dans des décors que l'on trouve aux bouts extrêmes de la société; touchant aux confins mêmes de la civilisation. Ce sont des lieux qui portent un visage, telle une physiognomonie qui garderait les traces d'un événement passé ou d'une présence humaine.
La juxtaposition des climats et des régions les plus disparates provoque l'émergence d'un paysage mental. Le signifiant du lieu se déplace de la sphère du réel pour entrer dans le royaume de l'idée.
Je n'aspire aucunement à faire des reportages dans le sens où j'impartirais des leçons essentielles concernant le pays ou la région où la photo a été prise. Bien au contraire; ce ne sont souvent que des détails mineurs tels que le relief ou bien la végétation que je laisse en guise d'indicateurs d'orientation. Les endroits que je visite sont bien-sûr d'une importance capitale, parce qu'ils sont tous uniques, mais je choisis de ne pas jouer la carte de leur spécificité. Je m'efforce donc de niveler toutes leur qualités intrinsèques , qu'elles soient géographiques, climatiques ou sociales, pour créer une image mentale qui provoquerait la fusion sans soudure de différentes caractéristiques et afin d'en exprimer un sentiment d'anxiété, prémonition et peur. Il en découle une union détachée mais néanmoins intense avec mon environnement.
Je fais souvent usage de temps d'exposition très longs afin d'obtenir le côté flou qui rend le cardage du temps indistinct. J'échange l'instant pour une façon d'être. Au lieu d'utiliser un appareil photo pour découper une tranche de temps, je l'utilise pour démontrer l'évidence d'une longueur qui ne comprendrait ni un "avant" ni un "après" bien défini. Pour saper le "réalisme" qui pourrait être attribué à mes images, je mets en évidence le fait qu'il ne s'agit pas d'une réalité, mais bien d'images d'une réalité.
In All due intent, catalogue Manifesta 5, 2004, pp.156-157.
What I try to seize upon in my work might best be described as traumatic realism, assigning to the word "trauma" its surgical meaning: Of a breaking point, not in the psychological sense of coping with an unresolved past, but as a short transitory glimpse of another reality.
My images refer to familiar fictions.Simultaneously, they register authentic locations. The fusing of fact and fiction is precisely the fracture that I intend to conserve. I try to preserve viewpoints in all their perplexity. The first acquaintance with a place is important: the strong impression that interferes with a number of stored-up but unpronounced images from our collective memory.
Everything I photograph is real, unlikely as it may seem. I don't manipulate the photographs, but push their insinuating capacities forward by carefully choosing the moment, framing and viewpoint. To me, a picture is successful when the representative and the narrative elements alternate.
For the past five years, I have been working on this series of images to be compiled in a book called Resonance. These shots are a kind of derivate of media-images: cinema, television or other photographs.
The individual works are connected with each other in a cryptic narrative, like a fabricated memory. The series functions as a distant memory, which is not specific. Rather than bringing me back to the places they depict, these pictures remind me of a way of seeing.
I discover all the images "by accident". Often there is a central motive that points at human presence, but this is not a formula. Somehow I try to install a doubt into the notion of the sublime landscape by imposing an anomaly onto it. Often there is an allusion to catastrophe, a calamity or disaster: some final event to put the materialistic myth of progress in perspective.
These images are mainly set in landscapes, found at the outer reaches of society, touching on the confines of civilization. These places have a face, a particular physiognomy that bears traces of a bygone or human presence.
By bringing together various regions and climates, a mental landscape emerges. The significance of the location shifts from reality to the realm of ideas.
I do not aspire to make a reportage in the sense of imparting something essential about the country or area where the picture was taken. On the contrary, often only minor details such as the relief or the vegetation are left as vague indicators for orientation. The places I visit are obviously of capital importance, because they are all unique. But I choose not to play out the specific. I try to level intrinsic geographical, climatological and sociological qualities into a global mental image, where different worlds seamlessly fuse their various characteristics and externalise a feeling of anxiety, foreboding and fear. Together they demonstrate a detached yet intense association with my surroundings.
I often use extremely long exposure times, allowing the effect of blur to render the specific time frame indistinct. I trade the moment for state of being. Instead of using a camera to cut a slice of time, I use it to gather evidence of duration, without a clear "before" and "after". In order to undermine the attributed "realism", I make it evident that this is not a reality: these are images of a reality.