Crédac - Centre d'art contemporain d'Ivry 93, avenue Georges Gosnat F-94200 Ivry-sur-Seine France
John Lennon enregistre en 1971 « Imagine », hymne pacifiste d'où est extrait le titre choisi par Geert Goiris pour son exposition personnelle au Crédac. Ce titre accompagne le visuel du carton d'invitation réalisé par l'artiste depuis une des tours à Ivry-sur-Seine du Centre Jeanne Hachette construit par l'architecte Jean Renaudie entre 1970 et 1975, et qui abrite le Centre d'art contemporain depuis 1987.
Geert Goiris (né en 1971) est photographe. Il travaille exclusivement à la chambre avec toute la rigueur nécessaire qu'elle exige et réussit à capter l'étrange pesanteur spatio-temporelle où le temps se cristallise. « L'appareil photo est un instrument qui permet de produire des abstractions, des scènes que l'œil ne peut voir » explique Geert Goiris « en cela le temps est un facteur crucial. J'utilise fréquemment de très longues expositions (de plusieurs heures parfois) qui rendent possibles un cadre temporel autre, non anthropomorphique ».
Il s'attache à rendre compte de l'insolite et de la rareté de certains lieux avec la précision et la clarté de la peinture flamande, avec en prime la faveur de motifs
exotiques : une station polaire, un observatoire, des ovnis architecturaux des années 70, un « arbre » à vœux, un baobab en béton, un rhinocéros solitaire, un kangourou albinos…
Geert Goiris aborde l'image en plasticien plus qu'en reporter. Il élabore une réflexion à la fois intellectuelle et sensible sur les confins qui l'ont notamment emmené au Chili, en Mongolie ou au Spitzberg. Pour son dernier travail artistique concentré sur le « whiteout », ce phénomène optique et atmosphérique, l'artiste s'est rendu en Antarctique.
Geert Goiris présentera au Crédac une série d'images (diffusées en diaporama) issues de cette expérience où, quand le ciel est aussi blanc que le sol, il est impossible de les distinguer et où l'observateur a la sensation d'être enveloppé de manière uniforme.
« On n'est pas très loin d'un voyage sur la lune », nous dit-il au sujet de cette expédition. L'artiste exposera également des grandes photos imprimées au format de posters directement collées aux murs, des photos classiquement encadrées et des caissons lumineux.
Ce que nous propose Geert Goiris, premier photographe de la programmation du Crédac depuis 2004, c'est une exposition de traces qui pour lui disent beaucoup. Des empreintes éphémères ou durables qui, d'une manière symbolique, renvoient aussi à l'essence même de la photographie.
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In 1971 John Lennon recorded “Imagine,” a pacifist hymn from which Geert Goiris has drawn the title for his first solo show at Crédac. This title accompanies the visual of the exhibition invitation, which the artist created in Ivry-sur-Seine in one of the towers of the Jeanne Hachette Center built by the architect Jean Renaudie between 1970 and 1975 and home to the Contemporary Art Center since 1987.
Goiris (born in 1971), a photographer, works exclusively with the traditional camera, taking on all of the necessary rigor the medium demands. He manages to capture the strange spatio-temporal weight where time is crystallized. As Goiris explains it, “The camera is an instrument that enables one to produce abstractions, scenes that the eye cannot see. Time is a crucial factor in that. I frequently use very long exposures (lasting several hours sometimes) that make a different, non-anthropomorphic framework possible.”
Goiris aims to record the unusualness and rarity of certain sites with the clarity and precision of Flemish painting, while offering viewers a plus, a range of exotic motifs like a polar station, an observatory, architectural UFOs from the 1970s, a wish “tree,” a cement baobab, a solitary rhinoceros, an albino kangaroo….
Goiris tackles images more as a visual artist than as a reporter. He has been building up an intellectual and perceptible reflection on borders, which has led him to Chile, Mongolia and Spitsbergen. For his latest work focusing on the optical and atmospheric phenomenon of the “whiteout,” the artist traveled to Antarctica.
At Crédac, Goiris will be showing a series of images (displayed in slide shows) that come from such an experience, when the sky is as white as the ground and it becomes impossible to distinguish one from the other, and where observers feel as though they are uniformly surrounded. “It’s not a far cry from a trip on the moon,” says the artist with regard to his expedition. Goiris will also be showing large-scale photographic prints in poster format that are directly pasted to the walls, classically framed photos, and light boxes.
Goiris, the first photographer to figure on the Crédac program since 2004, is thus offering us a show about traces that signify a great deal for him, fleeting or lasting impressions that symbolically point as well towards the very essence of photography.