Galerie Le Réverbère Rue Burdeau, 38 69001 Lyon France
« Les photographies dʼYves Rozet sont particulièrement silencieuses. Énigmatiques aussi. Elles sʼassemblent en polyptique à la beauté dʼemblée évidente, mais à la signification toujours en retrait. Poèmes visuels qui jamais ne sʼarticulent en discours mais toujours demeurent ouverts, insaisissables, incomplets. Lʼimage est comme une buée qui sʼévanouit, un ensemble de surface plissées et flottantes, un reflet de matière pris dans les rets de lʼimaginaire. Lʼimage ne cesse ainsi de « passer » : dʼun cadre à lʼautre, de présence en absence, de la couleur au noir et blanc, dʼaujourdʼhui à hier, dʼun fragment lʼautre... Comme les nomme lui même le photographe, ses figures sont « déliées » et se présentent : « sur un fond sans fond » : formule ésotérique mais qui dit combien les images dʼYves Rozet sont des surfaces flottantes, mises en abyme, détachées dʼune certaine réalité pour en réordonner une autre de facture poétique, où le vide est toujours plus important que le plein, les questions plus importantes que les réponses, le manque plus important que la satisfaction béate devant la certitude des choses. »
Jean-Emmanuel Denave, 2006.
« Ce sont des fragments de réel – vestiges dʼune mémoire, cristallisation dʼun imaginaire, témoignage dʼune culture, strates de temps divers -, des images en écho comme des leitmotiv, où les rapports de formes se prolongent en rapport de fond ; des images en écarts, en conflits. Des images toujours simples, en noir et blanc, en couleur, parfois monochromes. À qui les regarde, banales et familières, étranges et distantes à la fois, elles offrent des bribes dʼhistoires à inventer, des départs de songerie, des chemins de méditation. Elles ouvrent un ailleurs où la sensibilité et lʼesprit sʼengouffrent. Par lʼapparent aléatoire de leur présence et par cette mystérieuse nécessité qui semble les rapprocher – depuis les Chimères (1999), lʼœuvre dʼYves Rozet sʼorganise autour de lʼagencement dʼimages – elles questionnent. Comment lʼhétérogène parvient-il ainsi à coaguler pour produire de la présence et un tel sens poétique ? »
Nelly Gabriel, in Acteurs de l’Economie, 2007.