Dans cette envie qu’a la Galerie VU’ de s’engager toujoursavec de nouvelles écritures, de nouvelles façons de voir et de pratiquer la photographie, le choix d’Anne-Lise Broyer s’est imposé comme l’évidence d’une reconnaissance. Celle d’une culture nourrie – comme le montrent ces trois séries réunies pour la première fois à Paris – de films, de littérature, de musique et de chansons qui sont sources de réminiscences sensibles et vont au-delà de la simple inspiration. Elle s’inscrit ainsi naturellement dans l’histoire de la Galerie qui réunit des photographes partageant les mêmes liens avec d’autres arts.
Sa photographie, pratiquée avec parcimonie, ne naît pas d’un désir spontané mais d’une construction mentale très élaborée. Ses images prennent peu à peu leur place dans une construction qu’elle définit au gré du récit qu’elle élabore. C’est une photographie qui demande du temps et de l’espace. D’où l’utilisation très personnelle de l’espace pour donner au temps sa place et qu’ensemble ils installent une distance juste.
13 années de photographie ne peuvent être considérées comme une rétrospective, surtout quand la photographe vient de fêter ses 34 ans… Non, il en va d’une autre décision.
Celle de montrer une autre photographie qui ne peut aller sans une autre façon de la montrer. L’image argentique, merveilleusement tirée par Guillaume Geneste, s’enrichit alors de la présence du dessin, du texte et du son dans l’espace revisité de la galerie.