Considéré comme un des plus grands maîtres de sa génération en photo-reportage et détenteur de 23 prix internationaux (dont deux World Press Photo Award) depuis 2001.
Sergey MAXIMISHIN est né en 1964.
Suite à une enfance passée à Kertch, en Crimée, il déménage à Leningrad en 1982. Il fait son service militaire en tant que photographe au sein du Groupe de Force Militaire Soviétique à Cuba de 1985 à 1987. Après un DESS de physique à l'Institut Polytechnique de Leningrad obtenu en 1991, il travaille dans le laboratoire d'expertise scientifique et technique du Musée de l'Hermitage. En 1998 Maximishin suit des cours à la faculté de photojournalisme de Saint-Petersbourg. En 1999-2000, il collabore comme photographe permanent du journal "Izvestia".
Depuis 2003, Sergey Maximishin travaille avec l'agence allemande "Focus".
« Maximishin ne cherche pas à apaiser nos anxiétés, pas plus qu'il ne cherche à nous donner de réponses. De Moscou au Kamtchatka, de Saint-Petersbourg à la Tchétchénie, la Russie connait beaucoup de fléaux : pauvreté, maladie, avidité, richesses mal acquises et de façon scandaleuse. Les protagonistes préférés de ses histoires sans paroles sont souvent anonymes.
Époques précises, lieux précis. Sergey capte l'essence de chacun de ses moindres personnages dont la force et l'intégrité sont rendues par des couleurs éclatantes et des compositions raffinées.
Naturellement modeste et discret, Maximishin évite les projecteurs, aussi bien quand il se cache derrière son appareil à l'occasion d'une prise de vue que lors de la cérémonie de remise des World Press Awards : il observe et capture l'instant. Son attitude pragmatique l'aide à créer des images sans prix pour les générations à venir. Sa réelle empathie pour ses personnages nous fait apprécier jusqu'aux sujets les plus durs : les prisons, la misère en arrièreplan, éveillent notre conscience, elles ne provoquent pas de répulsion. L'artiste interprète inconsciemment les références de l'Ouest, les reconstruit et en offre de nouvelles lectures : de
nos jours, les modernes Raskolnikov se font tatouer des symboles nazis sur les bras ; le Zov Ilycha (l'Appel de Lénine) n'est guère qu'un restaurant dont les serveuses sont seulement vêtues de leur ceinture porte-monnaie,… Ses images nous rappellent que l'ancien empire abrite toutes sortes de personnes et de situations en cette ère de post-Perestroïka : les modestes gens qui avancent péniblement et les faux tsars ; une frénésie de modernité à tout prix et une poignante nostalgie du passé ; un amour sincère pour la patrie et un nationalisme des plus détestables ; elles nous rappellent enfin qu'aujourd'hui, comme autrefois, le diable Voland n'est pas loin. »
Chiara Mariani, Directrice de la Photographie et Journaliste au magazine Corriere della Sera (Italie)