
Galerie Eyris 5 rue Nicolas Appert F-75011 Paris France
Photographies en noir et blanc, 24 x 36, prise de vue en manuel, d’abord avec un vieux Canon, puis un Olympus OM 1, jamais de flash. Prises pour la plupart en France, sauf trois – prises en Pologne.
Cette exposition est peut-être la plus représentative de ce qui me pousse à faire de la photo : l’impossibilité de toucher le temps.
Il ne me reste plus qu’à jouer avec. Comme ces corps qui glissent sur l’eau sans jamais la dominer.
Ceux qui croient dominer le temps « se la jouent » : grotesques, prétentieux. « Armstrong, un jour tôt ou tard, on n’est que des os », chantait Nougaro. « J’ai beau voir le ciel, l’oiseau... » - il ne me reste qu’à le photographier (série des pigeons). Ce petit garçon au chapeau de marin, une fraction de seconde, est plus dans le vrai que les clinquants. Le vide (espace-temps) comme la vacuité (des hommes), se rejoignent dans le grotesque (et dans la méchanceté).
L’assemblage « Une voisine », où il n’y a ni personnage ni voisine, tente de montrer autre chose : le temps d’une voisine que je ne connaissais pas, qui était, puis soudain, qui n’est plus.
L’appel « Charlotte, je t’aime » sur fond des gratte-ciel, est un appel dans le vide.
Irena Elster, mars 2009