Galerie Carré Amelot 10 bis, rue Amelot BP 309 17013 La Rochelle France
Baby-Box, nouvel épisode du Journal Photographique de Daniel Challe, ne relève, pas plus que les précédents, d’un témoignage sur la fuite du temps ou le récit des événements tissant la vie quotidienne du photographe.
Poème autant que journal, cette suite pour haïkus photographiques invite à de singulières expérience.
Là où l’on s’attendrait à suivre le déroulement d’un récit, le temps se fige dans un présent aux mystérieux replis. Là où l’on chercherait l’événement, on rencontre l’infime et le quotidien, dont la « lentille rêveuse » de l’appareil révèle la part énigmatique et voluptueuse.
« Je ne pose pas la question de l’important puisque je photographie souvent l’inaperçu, les temps faibles, le minuscule…l’important c’est de pouvoir photographier tous les jours, de faire des voyages sur place, de prendre du plaisir à photographier, à se sentir vivre. Le journal est une manière d’exprimer l’immense mystère de la vie, de la présence, des gens que j’aime, de la nature.Ce qui me guide aussi dans ce journal, c’est l’exploration du médium, des formes d’écriture photographique. Je ne cherche pas une narration littéraire ou chronologique, mais la construction d’une séquence qui s’adresse au domaine de la sensation, visuelle, tactile, sonore…
Daniel CHALLE, entretien avec Paul Vaucassel, Guide de la Photographie à l’Ouest
" Je ne crois pas que la photographie, malgré toutes les histoires qu’on nous raconte, soit une pratique mélancolique. Silencieuse, rebelle, elle a plutôt à voir avec notre part animale, celle qui nous lie au vol des oiseaux, à la vie des chevaux, des vaches, des cochons, des sauterelles, des taupes, des truites, du chien et de sa philosophie joyeuse…À travers toutes les métamorphoses possibles, la caméra-jouet me permet d’apercevoir la continuité des textures du monde, le fil qui relie le minéral, le végétal, l’animal et l’humain dans un art qui serait celui de l’arrangement des bouquets.
Il y a une électricité propre à la photographie qui redonne à la vie son enthousiasme, sa ferveur adolescente. Comme le Rock, elle incite au voyage, au désir d’aller voir ailleurs,
Être photographe, c’est porter au fond de soi le désir d’une vibration avec la nature, les villes, les paysages, les corps. Rythme qui vient du premier regard de l’enfance, de cette faculté de ressentir et d’éprouver, qui se perd parfois en route dans le monde adulte dominé par la lassitude, l’adaptation, la raison. «
Daniel CHALLE, Baby-Box