La première série Hyper juxtapose l univers cadré, obsédant, saturé et kitsch des hypermarchés, temples modernes dédiés à la consommation, à des corps lévitant et flottant librement dans l espace. Comme dans son précédent livre La chute, l auteur s intéresse aux zones de tension entre conformisme social, marques, standardisation d une part, énergie désirante et liberté de l individu d autre par. L univers de la science fiction et du jeu virtuel ne sont pas étrangers à cette esthétique gestuelle. La fantaisie, l humour et le burlesque ne sont évidemment pas absents de tels tableaux. Un tel s envole au-dessus des papiers peints fleuris, tel autre flotte endormi au rayon surgelés... La deuxième série Casques est liée aux étonnants casques de moto portés par des adolescents, habitués, en zone rurale, à se déplacer en deux-roues. Evoquant des monstres du cinéma fantastique, l univers de Star Wars ou des insectes géants ces individus posent devant les murs de leurs lieux d habitation, dans la tranquillité sereine des poses de photomaton ou de portraits classiques. Denis Darzacq se joue de la pesanteur des corps en les opposant à des environnements ordinaires dont il nous donne une lecture désenchantée. Il demande à de jeunes danseurs de se jeter à corps perdu et s attache à suspendre l instant, juste avant le contact avec le sol. Les corps tombent ainsi, indifférents à leur propre chute. La photographie n en est pas moins strictement documentaire. Là encore, l humour n est pas étranger à cette cohabitation entre galerie baroque et solennité des personnages.
Biographie de l'auteur
Denis Darzacq est né à Paris en 1961. Il est diplômé de l Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en 1986. Il débute la photographie en suivant la scène rock française et devient également photographe de plateau sur de nombreux longs métrages de Satyajit Ray, Jacques Rivette, Chantal Ackerman... Collaborateur régulier de Libération, devient membre de l agence VU en 1997. Il s'intéresse aux rapports sociaux et à la place de l'homme dans la ville. Dr Amanda Crawley Jackson sa recherche se concentre sur la représentation et théorisation d'espace et le mouvement dans l'autobiographie contemporaine, la fiction et des arts plastiques en France. Sa recherche est interdisciplinaire et embrasse des approches théoriques à l'espace des domaines de géographie humaine, l'architecture et la sociologie.