On qualifie de white noise, bruit blanc, l'accumulation de toutes les fréquences sonores. L'impression obtenue est celle d'un souffle. Le son produit lors de l'effet de « neige » sur un téléviseur déréglé est un bon exemple de bruit blanc.
Ici, l'exposition s'ouvre plutôt sur un 'bruit noir', celui de Spin, une bétonnière dans laquelle s'abîment des figues de barbarie en plâtre, quand d'autres attendent leur tour sur un caddie. Cette installation met en scène un inexorable gâchis organisé (le cactus est un symbole omniprésent dans la culture israélo-palestinienne) …
On quitte ce vacarme pour monter à l'étage, où Blind Test, une série de 25 découpages blanc sur blanc, est accrochée sous la forme d'un nuage. On cherche à reconnaître ces silhouettes qui ne sont autres que celles de mobiliers sécuritaires de divers pays. Comme ces formes suggérées, les organes de contrôle et de restriction se sont fondus dans le paysage de nos sociétés occidentales archi-contrôlées…
Dans la vidéo White Line, Mareschal reprend un geste des Land Artists – tracer une ligne dans un paysage - en le teintant d'une connotation politique. Ici on hésite quant au statut du protagoniste de la performance réalisée dans le village palestinien de Wallajeh : est-ce un artiste ou un ouvrier qui trace une ligne en vue de construire une barrière ?
Enfin, White Noise, qui donne son titre à l'exposition, propose d'arriver par couches successives de bruits agressifs à un bruit blanc, reposante alternative au capharnaüm qui envahit la galerie (la bétonnière !)
L'exposition offre une vision distanciée et poétique des dérives sécuritaires de la société occidentale sur-policée et de ses conséquences humaines.