Centre Culturel André Malraux 1, place de l'Hôtel de Ville 54500 Vandoeuvre France
Il est des événements incontournables ; l’un d’entre eux est l’Exposition Internationale de Photographie au Sténopé organisée par La Capsule au Centre Culturel André Malraux du Bourget. En très peu de temps, ce rendez-vous annuel est devenu une occasion que l’on ne manquerait pour rien au monde. Les auteurs s’enquièrent d’une année sur l’autre du thème choisi et consacrent temps et énergie créatrice à travailler spécifiquement pour proposer leurs œuvres. Certains ont même confié que cela avait constitué une gageure, car le sujet ne faisait pas partie de leurs préoccupations habituelles. Mais les images sont bel (et belles) et bien là !
Cette troisième édition nous permet, d’explorer un peu plus ce médium si particulier. Plus vite !!! Le thème proposé cette année, concerne tous les moyens de locomotion permettant au piéton de se déplacer plus rapidement. La relation entre le thème et le médium peut paraître paradoxale. A l’inverse de la pratique du reportage, photographier au sténopé n’est pas un acte compulsif. L’idée même de vitesse semble antinomique puisque seuls les longs temps de pose permettent la création de l’image.
Réflexion, observation, lenteur sont les caractéristiques de l’acte sténopique. Pourtant, du métropolitain à l’avion, du tracteur à vapeur au bateau à voile, du roller à la voiture, les sténopistes de l’édition 2009 se sont attaché à étudier tout autant les véhicules qu’à explorer le transport en lui-même, à nous faire
vibrer avec les sensations de vitesse ou même nous faire rêver à un périple interplanétaire.
Et la lenteur de l’acte prend ici tout son sens. A travers le voyage, le temps devient sujet d’exploration et d’analyse. Le moyen de déplacement devient observatoire de comportement. Le véhicule se transforme en objet de vision onirique. Et surtout, la vision elle-même modifie notre appréhension du réel. Dans les images que nous proposent ces auteurs-sténopistes, le non-vu devient enfin visible!
Pour terminer ce préambule, je tiens à mettre en avant certaines participations. Sténopistes d’Europe, des Etats-Unis ou du Canada sont bien sûr présents puisque l’exposition est internationale. Mais cette troisième édition est peut-être encore plus internationale cette année grâce à la présence de cinq femmes parmi les dix-huit auteurs participants. Le pourcentage est important dans un monde photographique où l’hégémonie est plutôt masculine !