Simon Studer Art | associés a le plaisir de présenter pour la deuxième fois une exposition de photographies de Gilles Caron (1939-1970). Après celle de 2006 consacrée aux portraits, Simon Studer Art | associés met en scène l'année 1968, une année majeure dans l'oeuvre et la vie de ce photographe, disparu à l'âge de 30 ans au Cambodge.
En 1968, Gilles Caron réussit le portrait d'une époque charnière en reliant les événements les plus graves et les épisodes les plus futiles. Ce qui les réunit est ce sentiment profond que le temps est venu de confronter les utopies et la réalité.
La guerre civile au Biafra, un défilé chez Maxim's, la visite de De Gaulle en Roumanie, les manifs du Quartier Latin à Paris, les émeutes à Mexico, les vedettes de la télévision, le maquis en Nouvelle-Guinée... Cette année ressemble à un cadavre exquis surréaliste. Et pourtant, Caron parvient à traverser tous ces événements par la force d'un regard et une conscience de l'histoire.
Gilles Caron montre à la fois les foules et les individus, comme deux parties indissociables d'aventures qui peuvent se dérouler à des milliers de kilomètres les unes des autres. Ses photos cadrent l'homme confronté aux situations, les regards sont clairs et les gestes larges. L'image anoblit les individus : l'enfant famélique est un penseur, la chanteuse à la mode une figure de la mélancolie, le combattant nigérien un prophète. Les révolutions produisent toujours leurs symboles.
En 1968, Gilles Caron ne montre pas de héros. Il héroïse le désir de liberté.
Pour toutes les photographies : © Fondation Gilles Caron-Contact Press Images 2008