Galerie Alain Gutharc 7, rue Saint Claude 75003 Paris France
Guillaume Pilet présente sa première exposition en galerie. Celle-ci fait suite à sa présentation au Centre Culturel Suisse en mars 2008, lors de l’exposition de Valentin Carron, répondant à l’invitation de Nicolas Trembley.
Le travail de ce jeune artiste suisse, issu de L’Ecole Cantonale d’Art de Lausanne (ECAL), a immédiatement été remarqué car, si son positionnement se situe dans la lignée de ses aînés, les moyens mis en oeuvres sont d’une extrême simplicité et mêlent en permanence les genres, les supports, les techniques. Ce polymorphisme va de la sculpture en pâte à sel au bronze classique, de la peinture sur toile aux impressions de Batik, des bricolages en bois découpé à des objets pseudo fonctionnels, de la photographie à la vidéo, de la lino-gravure à l’édition de journaux. Ce foisonnement est une interrogation sur l’objet, sa valeur, son approche, son appréciation, mais aussi et surtout, une façon de mettre sur un pied d’égalité des pratiques aux statuts traditionnellement divers.
Que viennent faire une théière et un vase, un tableau abstrait et un mural qui est un mur de brique, un singe en noix de coco fondu en bronze, des collages végétaux qui se combinent comme des taches de Rorschach ..., dans une même exposition ? Ces mélanges, ce trouble généré, est une clé pour pénétrer dans l’univers de l’artiste, dans sa rigueur conceptuelle que masque, mais alimente, un humour ironique. Les références contenues dans cette oeuvre sont d’une richesse qu’un regard trop léger ne saurait soupçonner. Mais l’apparente légèreté des oeuvres rend celles- ci terriblement désirables comme si leur incongruité recelait un mystère à découvrir. Ces oeuvres signent le plaisir jubilatoire de l’artiste.
“Je ne fais pas vraiment de différence entre l’art et le reste. L’art n’est pas plus important qu’autre chose. Il suffit de dormir pour que l’art disparaisse. Et je n’ai pas du tout un rapport "héroïque" à l’art. C’est mon travail et j’aime le faire. Ce n’est, heureusement, pas une mission. Je trouve présomptueux d’y accorder trop d’importance. Quand je vois des gens qui pensent que leur vie dépend de l’art, j’ai envie de dire "c’est pas grave, c’est de l’art". Pour moi il s’agit d’un support infini d’expérimentation et de remise en question. C’est vraiment fascinant!”
Guillaume Pilet
Extrait d’interview de l’artiste à l’occasion de l’exposition “El mundo no Basta”, septembre 2007