Association GwinZegal 7 ter rue de la Trinité 22580 PLOUHA France
En écho à l’élection présidentielle américaine de novembre prochain, l’association GwinZegal présente l’exposition du photographe danois Jacob Holdt « United States 1970 – 1975 ». Ce témoignage sur la communauté noire aux Etats-Unis au cours de la période cruciale qui fait suite à l’assassinat de Martin Luther King en 1968 et voit la montée en puissance du Black Panther Party de Bobby Seale et Huey P. Newton, donne un relief particulier à la candidature de Barack Obama, premier candidat d’origine noire à se présenter à une élection présidentielle américaine. Ce document rare, et par certains côtés unique, réalisé à l’origine sous forme de demi- diapositives couleur, est ici proposé sous la forme de tirages d’exposition et d’une projection de 160 images. Le travail de Jacob Holdt a largement inspiré Manderlay, la deuxième partie de la trilogie cinématographique que son compatriote Lars Van Trier a consacré aux États-Unis. Alors que Dogville a été inspiré par Bertoldt Brecht, l’action de Manderlay a, selon Lars von Trier, été influencée par le travail photographique American Pictures de Jacob Holdt (quelques photographies de Jacob Holdt apparaissent déjà au générique de fin de Dogville).
Exposition présentée du 7 novembre au 21 décembre 2008.
Espace Hermine - Avenue Laënnec - Plouha (entrée par l’arrière du bâtiment)
Heures d’ouverture: Mercredi 15h-18h / Vendredi 17h-19h / Samedi 15h-18h / Dimanche 15h-17h
Vernissage le vendredi 7 novembre 2008 à 18h à l’Espace Hermine de Plouha
en présence de l’artiste
L’exposition est accompagnée du livre «United-States 1970-1975» co-édité par GwinZegal/Steidl.
L’exposition a déjà été présentée par l’association GwinZegal
au Folkwang Museum à Essen
au Centre National de l’Audiovisuel au Luxembourg
à la Galerie Langhans à Prague
à The Photographers' Gallery à Londres
au C/O Berlin . International Forum For Visual Dialogues
au Festival Si Fest 08 Savignano Italie
au Musée Nicéphore Nièpce à Chalon
Luc Desbenoit/Amérique Route et Déroute/Télérama, 5 avril 2006
[ … Holdt avait pour seule richesse un petit appareil photo, banal outil qui lui servait à décrire ses impressions, comme le fit avant lui Jack Kerouac avec son stylo. Cinq années durant, il est entré dans l’Amérique par toutes les petites portes que les automobilistes voulaient bien lui ouvrir. Il en a ramené un « journal de vagabond », qui, trente ans plus tard, reste un document unique. Pas tant pour ce qu’il révèle sur les coulisses d’un pays gangrené par le racisme que pour ses étonnantes qualités graphiques. Jacob Holdt est un très grand photographe …]
Natacha Wolinski/L’Amérique Shootée/Beaux-Arts Magazine avril 2006
[… Rien de bien héroïque à première vue, si ce n’est que cette lamentable odyssée a donné lieu à une œuvre photographique stupéfiante sur les bas-fonds d’outre-Atlantique… On croyait avoir tout vu de la déroute américaine avec les photos historiques de la FSA, ou plus récemment celles de reporters comme Bruce Davidson ou Larry Clark. On était loin du compte. Il fallait un géant danois aux allures christiques pour instruire le procès de l’exclusion et de la ségrégation, avec pour dossier à charge des milliers de photos sorties d’un Olympus amateur …Cent ans auparavant, un autre Danois émigré aux Etats-Unis, Jacob Riis, avait instruit un procès similaire avec des outils similaires. Il portait le même prénom, était lui aussi fils de pasteur, et faisait à New-York profession de journaliste. Il fut l’un des premiers, en 1887, à mettre à profit l’invention du flash à poudre magnésium pour investir les impasses, les ateliers clandestins et les bouges de la ville… Jacob Holdt a découvert l’œuvre de Riis bien après son retour au Danemark, mais il manifeste le même désir de tout dire, de tout décrire, à l’échelle non plus d’une ville mais de tout un pays. Là réside le tour de force, l’effet hypnotique d’une œuvre qui se répète inlassablement : portraits d’enfants noirs aux yeux cernés, clichés de femmes se barricadant dans leurs taudis … défilé d’intérieurs insalubres qui feraient presque penser que les photos de Jacob Holdt sont la transposition couleur des clichés de Dorothéa Lange ou de Walker Evans pris quarante ans plus tôt…]
Nathaniel Herzberg /Le photographe Missionnaire/Le Monde avril 2006
[… un regard singulier sur l’un des territoires les plus photographiés du monde. Dans cette Amérique en ébullition, il a habité avec les noirs des ghettos et les petits Blancs du ku klux klan, dormi dans les plantations de canne à sucre du Sud profond et dîné avec les grandes familles de Nouvelle-Angleterre, hanté les rassemblements du Parti républicain et défilé contre la guerre au Vietnam. Avec une attirance particulière pour les démunis, les miséreux, ces « âmes perdues qui peuplent notre société »…Lui qui il y a trente ans, pouvait faire sourire lorsqu’il comparait la situation des Noirs américains à celle des Groenlandais au Danemark, ne fait plus rire personne quand il parle des musulmans en Europe. « Cette ségrégation que nous croyions réservée au Nouveau Monde est aujourd’hui active en Europe. Il y a trente ans, il n’y avait pas de ghettos au Danemark, et, je crois, pas en France non plus. Aujourd’hui, ils existent dans la plupart des pays d’Europe »…]