Hôtel national des Invalides 129 rue de Grenelle 75007 Paris France
Elisa Cornu raconte les harkis du camps de Fuveau avec lesquels elle a partagé pendant plus d’une année leur quotidien.
Son travail donne lieu à une vision décalée, c’est dans une approche artistique et esthétique qui s’articule autour des concepts de mémoire, d’identité et d’exil qu’elle nous livre son témoignage .
L’actualité a placé ce thème sur la scène médiatique, il n’en a pas perdu pour autant de sa force et de son intérêt. Son travail au-delà de la technique photographique, apporte au spectateur le recul artistique nécessaire à une réflexion sur l’homme dans ce qu’il a d’universel, il nous intéresse particulièrement car l’histoire des Harkis hante notre territoire national et l’ Histoire de la France.
C’est la problématique de la mémoire, qui est abordée ici.
Ces photos ont été prises dans de camps à travers une approche plastique en sortant du statut de la photo documentaire, apportent une résonance face à l'histoire et la mémoire .
- Les portraits témoignent de cette expérience et du questionnement sur la mémoire, sur la reconnaissance et l’altérité, qui donnent forme à des moments vécus inscrits sur leur visage, tels des strates, en les soustrayant à l’insignifiance et à l’oubli.
- Une série de photographies sur le camp du Logis d’Ane ; c’est ici la dimension du paysage qui est traitée et la problématique de l’exil.
Il y a beaucoup à dire face au destin de ces hommes et actuellement le sujet est à la mode ; mais c’est par l’émotion artistique qui crée un espace de réflexion et d’interrogation que cette exposition est singulière
Elisa Cornu
Exposition de photographie le 25 septembre 2008 au musée des Invalides, haut lieu de la république française, lieu prestigieux symboliquement fort par les valeurs d’universalisme et de liberté qui le caractérise .
Exposition dans le cadre du la journée nationale de reconnaissance des Harkis par l’Etat français et le 60 eme anniversaire des droits de l Homme.
Dans le contexte social d'aujourd'hui il est intéressant de montrer une autre facette de cette population. Ces photographies prises dans des camps dans une approche artistique et esthétique créatrice d’un espace de réflexion visent à sortir du statut de la photo documentaire, apportant ainsi une résonance face à l’Histoire et à la Mémoire.
« L’ ignorance » selon KUNDERA, c ‘est de perdre, mais nous ne revenons pas en arrière ; d’où la nécessité de parler d’une conscience tragique de son temps, afin qu’elle ne soit pas instrumentalisée
Le premier volet concerne un travail qui s'est construit sur une année à la Cité du Brogylum et comprend une série de portraits des trois générations: harkis, enfant, petits enfants.
C'est le jeu entre le réel et le visible.
Les strates du visage composent le reflet de toute l humanité selon Levinass.
Deuxième volet - le camps du logis d' Ane, c ‘est la problématique de l 'exil qui est abordée ici.
Identité et racine ces mots se crispent dans notre société liés à la modernité, mais il s'agit ici de Temps et d ‘ Hommes, donc de Mémoire .