Pour découvrir, à travers la photographie, la beauté d'un lieu et en particulier de Besançon, ce très bel album est le fruit du travail conjoint d'un écrivain et d'un photographe, premier volume de la collection "Cités dans le texte" qui associe texte et image. Cet ouvrage sur Besançon, "ville du temps", offre un regard différent sur la ville et permet d'en découvrir les trésors cachés. Il en exprime toute la nostalgie et tout le mystère.
Nedim Gürsel est né en Turquie. Il est actuellement directeur de recherches au CNRS et enseigne la littérature turque à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Il est l'auteur d'une vingtaine de romans, nouvelles, essais et récits de voyages, pour la plupart traduits en français et dans de nombreuses autres langues. Besançon est une ville qui a marqué sa vie.
Mythes décisifs :
Cette série de photographies, Noir et blanc colorisées, représente l’expression d’un univers personnel et fantasmé.
Au-delà d’un travail d’exploration de mon univers intérieur, c’est aussi une réflexion sur la notion de réel en photographie. Un voyage au cœur du corps et de son expression sexuée et asexuée, des représentations de celui-ci, des désirs et répulsions qu’il inspire.
Le traitement colorisé de l’image et la présence systématique de zones restées « vierges » (noir et blanc) sur celles-ci amènent le « spectateur » dans un va et viens entre réel et irréel. Mais le retour au réel lui-même laisse perplexe (le noir et blanc peut-il être considéré comme une représentation juste du réel).
Ainsi, un écho se crée entre l’aspect onirique de nos rapports aux corps, à l’autre et notre rapport à l’image, au représentations de nos fantasmes et de nos peurs et invite à une introspection sur nos rapports intimes à l’autre, homme ou femme, que l’on soit homme ou femme.
Les personnes ayant posé pour se travail sont des individus plus ou moins proches de moi mais qui tous ont suscité en moi des émotions variées allant de l’attirance à l’ambiguïté. Les photographies réalisées n’ont pas été « mises en scènes ». Le principe étant de me rendre dans un lieu considéré comme personnel du sujet et de me laisser inspirer, de manière spontanée, une fois sur place. Les modèles étaient ensuite « semi dirigés » afin d’avoir un rendu à la frontière entre le tableau et le reportage et de transmettre l’ambiance ambiguë crée par la situation.