L'une des facettes les plus surprenantes de l'Extrême Orient est la coexistence de réalités de vie souvent très rudes avec des mondes de rêve aussi fascinants qu'opulents. Il en émerge des univers d´opéras chargés de costumes à forte puissance symbolique. Ces tenues sont transposées, au travers des élégants et romantiques films de Hong Kong, au-delà des coulisses méditatives que représentent les montagnes et les jardins, au coeur même des anciennes et modernes mégapoles. Ce qui est remarquable est, qu'aux yeux des contemporains, ces mondes parallèles ont la même importance.
Il est aisé de se perdre dans la culture asiatique, le temps d'une soirée, que ce soit dans des rôles et costumes fantaisistes inspirés des films de Wong Kar-Wei ou au cours d'un voyage spirituel entrepris dans les montagnes chinoises du Huang Shan. Des centaines d'années durant, les précieuses cultures chinoises et japonaises n'ont été transmises à l'Occident qu'au travers des récits de voyages, de l'art et de la photographie. Ce n'est qu'en 1854 que le Japon s'est ouvert au commerce extérieur et ainsi aux regards étrangers. Le monde découvrit alors la riche culture des Geishas grâce aux photographies coloriées. Il n'est donc pas étonnant, que ce qui a trait à la culture imagée et au regard sur l'Extrême Orient ait de tout temps été hautement prisé.
Le Burns Archive se voue à l'histoire, ici délicatement coloriée, des Geishas. Han Lei nous invite, au travers de ses paysages fictifs et de ses portraits, à découvrir des lieux lointains et méditatifs. Tim Porter nous emmène, en plein coeur de Tokyo, dans des lieux d'une infinie tranquillité. Jens Nagels incite, dans ses mises en scène cinématographiques, à des aventures multicolores. Yang Yong nous dévoile la jeunesse lascive de Shenzen. Floriane de Lassée illustre la nostalgie des hommes au royaume des mégapoles et Jessica Tan Gudnason transpose l'opéra chinois au XXIème siècle.