Centre de photographie de Lectoure 5, rue Sainte-Claire 32700 Lectoure France
Serge Clément a commencé sa carrière photographique dans les années 70, alternant travaux commerciaux et personnels. Son art poétique est déjà apparent dans ses premiers projets (Affichage et Automobile, 1976-1977 ; Notes urbaines, 1980-1984 ; Suite européenne, 1984-1987) : urbanité, philosophie humaniste, composition archéologique et métaphysique. Depuis 1993, il se consacre exclusivement à des projets artistiques et expose dans de nombreux pays d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie. Depuis sa première publication individuelle (Cité fragile, 1992), il explore des formes de création qui vont du documentaire classique (Halloween, 1997) aux installations expressionnistes (Persona, 2000 ; Parfum de lumière, 2004) en passant par le récit poétique (Vertige Vestige, 1998) et les prospectives urbaines (Fragrant Light, 2000 ; Sutures –Berlin 2000-2003, 2003).
L’exposition courants ~ contre-courants se compose de tirages photographiques noir et blanc de grand format, les uns accrochés aux murs, les autres posés sur des chevalets assemblés comme les pages de livres géants que le visiteur a le loisir de feuilleter.
« Ce dialogue intercontinental est fondé sur un travail de mémoire, d’observation et de réflexion, charriant archétypes et réalité(s). Il est issu de multiples séjours dans de nombreuses villes européennes et américaines depuis 1993. Par sa forme poétique, il demeure ouvert et pluriel. Cette "archéologie photographique" a pour but essentiel de comprendre l’Autre, dans la perspective de réaliser un travail d’homme, un travail de conscience humaine. Mes photographies combinent les plans spatio-temporels, explorant ainsi les multiples couches de l’activité humaine, réelles et imaginaires, passées, présentes et futures. Ce qui caractérise ce projet dans mon évolution, c’est une émergence de la ville apparente, une ville où les êtres sont mis en abyme dans leurs représentations et leurs signes, lesquels tiennent de plus en plus lieu de réalité dans un monde de plus en plus médiatisé. L’urbanité demeure pour moi le terrain privilégié où matière, ombre et poésie agissent et interagissent, entretenant le feu de ma fascination pour la matière photographique comme récepteur potentiellement subversif de la réalité apparente, pour l’ombre comme incarnation de l’invisible, et pour la poésie comme véhicule de l’indicible. » ¬ SergeClément