Rafael Marchante / Reuters
Reporters sans frontières condamne l’agression dont a été victime, le 21 mai 2008, Rafael Marchante, photographe de l’agence de presse britannique Reuters, alors qu’il couvrait une manifestation de diplômés-chômeurs à Rabat.
“Ce n’est pas la première fois qu’un journaliste est agressé en marge de manifestations réprimées par les forces de l’ordre. Il est encore plus inadmissible que ces faits soient perpétrés devant le siège du Parlement. Dans le contexte actuel de détérioration de la situation de la liberté de la presse dans le royaume, nous prenons cet incident au sérieux et nous demandons au ministre de l’Intérieur de prendre les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus”, a déclaré l’organisation.
Le 21 mai 2008, Rafale Marchante, correspondant au Maroc de l’agence Reuters depuis près de deux ans, a été agressé par cinq membres des forces auxiliaires, un service d’ordre affilié au ministère de l’Intérieur, alors qu’il couvrait une manifestation de diplômés-chômeurs à Rabat. “Ces manifestations ont lieu chaque semaine devant le Parlement. Ce jour-là j’étais, me semble-t-il, le seul à couvrir l’événement. Les membres des forces auxiliaires s’en prenaient violemment aux manifestants, notamment à des jeunes femmes, leur assénant des coups de pied au visage. Cinq ou sept agents se sont dirigés vers moi, m’ont arraché l’un de mes appareils photo et m’ont tabassé. J’ai sorti mon accréditation, délivrée par le ministère de l’Information, mais celui qui semblait être leur supérieur l’a déchirée avant de me donner deux coups de poing“, a déclaré le photographe espagnol à Reporters sans frontières.
En avril 2008, trois journalistes marocains avaient déjà été malmenés par la police alors qu’ils couvraient une manifestation contre la hausse des prix des denrées alimentaires devant le parlement. Deux ans plus tôt, le correspondant de la chaîne de télévision Al-Jazira, Hassan Fatih, avait été agressé en marge d’un rassemblement de familles de prisonniers devant le ministère de la Justice. Enfin, en décembre 2004, Lahcen Aouad, d’Assahifa, avait été passé à tabac par des agents du Corps mobile d’intervention alors qu’il s’apprêtait à photographier un diplômé-chômeur qui simulait une tentative de suicide devant les grilles du Parlement.
Par ailleurs, Reporters sans frontières rappelle que le journaliste Mostapha Hurmatallah est toujours détenu à la prison d’Okacha (Casablanca) où il purge une peine de sept mois de prison. Le 6 mai 2008, l’organisation a adressé un courrier au roi Mohammed VI pour soutenir la demande de grâce déposée par la famille du journaliste.