Galerie de l'Institut Français d'Istanbul Istiklal Caddesi N°4 - Taksim Istanbul Turquie
Quand Guillaume Lebrun se met en route sur les chemins de Turquie, c’est avec l’enthousiasme qui a projeté ses frères malouins, les grands navigateurs, sur les routes des Grandes Découvertes, mais avec un tout autre propos. Son objectif est, en effet, de donner plutôt que de prendre… Donner à voir est son leitmotiv, et ce qu’il nous donne à voir des chemins de Marmara, c’est son approche sensible des gens et des lieux de ce Pays d’Istanbul où ses pas le conduisent, poussé par ses lectures et ses riches rencontres.
Entre photographie humaniste et photographie subjective, le travail de Guillaume Lebrun nous livre une Turquie mystérieuse, révélée par touches légères, où le non dit/non montré en dit/en montre beaucoup plus que ce qui est évident des êtres et des lieux qui ont ému le photographe. Le visiteur se laisse emporter par la magie des images : portraits, paysages, objets, sculptures, reflets, transparences, personnages de dos invitant à la rêverie… sont intimement liés pour nous livrer le regard poétique d’un jeune artiste qui aime le Turquie et nous invite à aller au-delà de la question de savoir si elle est ou non en Europe. En effet, dans le travail de Guillaume Lebrun, il y a un message, celui d’un « Correspondant de paix », comme le disait Prévert ; sa Turquie est de celles que l’on a envie de connaître mieux, une invitation au voyage dans la réalité poétique d’un pays aux racines profondément plongées dans l’histoire culturelle, artistique, religieuse et guerrière de notre continent.
Pendant les deux années qui ont précédé cette exposition, il a beaucoup donné de lui, au cours de ses différents voyages et séjours en Turquie. Cette générosité s’est traduite dans les nombreuses rencontres qu’il a suscitées. Il s’est aussi impliqué, avec l’université Galatasaray et l’Institut français d’Istanbul, dans l’organisation d’un concours de photographie à l’intention des lycéens et étudiants de français de Turquie ; ils étaient invités à photographier les manifestations de la présence de la France et de la Francophonie à Istanbul et dans le pays sous toute leurs formes. Ce concours a donné lieu aux images que les visiteurs peuvent voir en diaporama dans le cadre de cette exposition. Ce don de soi s’est affirmé aussi dans la réalisation d’un atelier qu’il a animé, avec 10 participants, en avril 2008 ; ils ont réfléchi, avec lui, sur ce qu’Istanbul était pour eux, et sur la manière de partager leur vision de cette ville. Cet atelier s’est traduit en d’intenses échanges et en marches photographiques longues et passionnantes dans les différents quartiers d’Istanbul ; elles ont donné lieu aux images que chacun pourra découvrir dans une installation réalisée par les participants eux-mêmes.
Jean-Nicolas Lefilleul.