
Le héros de «La Déchirure» est mort
Le photographe Cambodgien Dith Pran, dont l'histoire a inspiré le film «La déchirure», est décédé dimanche à l'âge de 65 ans.
Dith Pran travaillait pour Sydney Schanberg, le correspondant du New Times à Phnom Penh en 1975, quand les Khmers rouges ont pris le pouvoir au Cambodge. Dans une série d’articles, Schanberg racontera l’odyssée de Dith qui a souhaité rester au Cambodge pour «couvrir» la conquête du pouvoir par Pol Pot.
Interné, comme des centaines de milliers d’autres Cambodgiens pour y être «rééduqué», Dith n’a eu la vie sauve — le génocide khmer a fait près de deux millions de morts — qu’en cachant son niveau d’éducation et son amitié avec les Américains.
Pendant plus de quatre années, personne n’a eu de nouvelles de lui. Jusqu’à ce qu’il parvienne à fuir le pays en 1980.
Rapatrié aux Etats-Unis, Dith devint photographe pour le quotidien new-yorkais. Et l’histoire de Dith connu un retentissement international en 1984 avec le film de Roland Joffé, dont le scénario est basé sur les articles de Schanberg. Dans le rôle du journaliste, l’acteur américain Sam Waterston. Celui de Dith fut interprété par Haing S. Ngor, lui aussi rescapé des camps khmers, mais assassiné en 1996, avec qui il fonda une association. Ayant perdu son père, ses trois frères et une soeur, victimes des Khmers rouges, Dith avait créé The Dith Pran Holocaust Awareness Project, Inc dédiée à la sensibilisation des jeunes générations au génocide cambodgien.