Le photographe d'origine galloise Philip Jones Griffiths, dont les clichés durant la guerre du Vietnam contribuèrent à semer le doute dans l'opinion publique sur l'engagement des Américains dans le conflit, est mort à l'âge de 71 ans, a annoncé mercredi l'agence Magnum.
Jones Griffiths avait rejoint l'agence Magnum en tant que membre associé en 1966 et en était devenu une quinzaine d'années plus tard son président. Il est décédé d'un cancer à son domicile de Londres, a précisé Rhiannon Davies, directeur commercial de l'agence.
Son ouvrage "Vietnam Inc.", décrit comme l'une des études les plus détaillées d'un conflit, est peut-être le travail pour lequel il était le plus connu. Le livre publié pour la première fois en 1971 et sa position anti-américaine sur la guerre ont fait de lui une icône parmi les photographes européens.
"Philip a enrichi toutes nos vies avec son courage, son empathie, sa passion, son intelligence et sa sagesse", a déclaré le président de Magnum Stuart Franklin.
Né à Rhuddlan, au Pays de Galles, il avait suivi des études de pharmacie à Liverpool. Sa carrière en tant que photojournaliste débuta par une collaboration à temps partiel avec "The Guardian". En 1961, il commença à se consacrer à la photo à plein temps comme free-lance pour le quotidien "The Observer".
Il prit ses premières photos de guerre en Algérie en 1962 avant de se rendre en Afrique centrale. Puis il partit en Asie où, cinq ans durant à partir de 1966, il se pencha sur la guerre du Vietnam.
Il couvrit également la guerre du Kippour en 1973 puis travailla au Cambodge de 1973 à 1975.
Philip Jones Griffiths, père de deux filles, s'installa à New York en 1980 pour devenir président de Magnum, un poste qu'il occupa pendant cinq ans. Ses travaux ultérieurs portèrent sur les relations entre l'humanité et la technologie. Il publia en 2003 un livre sur les victimes de l'Agent orange au Vietnam. AP