Eric Lusito
Le Bar Floréal 43, rue des Couronnes 75020 Paris France
Pour sa cinquième édition, l’ANI présente cinq photographes sélectionnés parmi les coups de coeur de la 19ème édition des Visas pour l’Image de Perpignan. Ces cinq photographes portent un regard incisif sur notre monde, sur ce qu’il a été, ce qu’il est aujourd’hui.
Giussepe Bizzari s’est plongé dans l’univers des prisons brésiliennes. Avec un point de vue serré, le photographe bouscule les codes du regard distancié pour une immersion totale dans son sujet. Sophie Gerrard articule son projet photographique autour des questions du recyclage des déchets électroniques en Inde. Elle met en regard des images de portaits posés et des photos d’accumulation de ces déchets dans des tonalités douces. Cette approche systématique accentue le propos sur ces conditions de vie intolérables. Eric Lusito s’est intéressé, quant à lui, aux stigmates d’un monde qui n’est plus et pose la question de la mémoire. Sa série sur les vestiges de l’Empire soviétique prend comme décor des bases militaires laissées à l’abandon. Ces photographies à la chambre s’imposent tels des monuments, emblèmes de ces lieux vides. L’accumulation des objets symboliques, portraits de généraux, d’hommes politiques et d’images de propagande renforcent l’intention. Camille Millerand pose un regard sur la jeunesse roumaine. Nouvelle venue dans l’Union européenne, la Roumanie oscille entre tradition et modernité. Le regard pluriel du photographe met l’accent sur la dualité de cette jeunesse. Enfin, Beat Schweizer présente une série de paysages suédois. La mise à nu de l’image et l’utilisation du noir et blanc subliment cette approche contemplative.
Les Artistes :
• Giuseppe Bizzari : Le pénitentiaire de Rio de Janeiro.
• Sophie Gerrard : E-Waste, India 2006.
• Eric Lusito : Le paradis perdu d’URSS.
• Camille Millerand : Jeunesse roumaine.
• Beat Schweizer : Shady Existance.
Le Jury :
• Marie Andrieu, responsable photo du Courrier de l’Atlas
• Odile Andrieu, présidente du festival Promenades Photographiques de Vendôme
• Frédérique Babin, rédactrice photo au Monde2.
• Catherine Chevallier, iconographe free-lance, photographe
• Eric Facon, photographe du Bar Floréal.
• Dominique Gaessler, fondateur éditeur de Trans Photographic Press.
• Laetitia Guillemin, iconographe free-lance, membre de FêtArt
• Yslane Haida, membre de l’ANI
• Élisabeth Herring, commerciale chez Picto.
• Marie-Christine Karsenty, co-fondatrice de Signatures.
• Aurélie Lacouchie, responsable de la photothèque de l’IAURIF
• Cécile Lucas, chargée de projet au Bar Floréal.
• Emmanuel Zbinden, iconographe free-lance
• Claudia Zels, iconographe à TV Grandes Chaînes
Giuseppe Bizzari - Le pénitentiaire de Rio de Janeiro
Depuis 1999, le photojournaliste Giuseppe Bizzari réalise des reportages dans le sombre univers des prisons brésiliennes. Grâce à la collaboration de Gunther Alois Zgubic, coordinateur de la commission pastorale des prisons au Brésil (“Pastorale Carceraria”), G. Bizzari a eu la possibilité de prendre des photographies dans l’un des plus célèbres centres pénitenciers du pays, celui de Carandiru mais également dans d’autres prisons à Sao Paulo.
L’archiduché des pénitenciers brésiliens et le mouvement national des droits de l’homme ont dénoncé auprès du haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU de nombreux cas de torture et de maltraitance dans les prisons.
Sophie Gerrard - Ewaste
C’est dans le cadre de son projet de fin d’étude du London College of communication que Sophie Gerrard se rend en Inde pour y réaliser le reportage « Ewaste » sur le recyclage des déchets électroniques. 20 à 50 millions de tonnes de déchets électroniques (« e-déchets ») sont produits à travers le monde chaque année. Ces déchets –vieux ordinateurs et appareils photo, téléphones portables, piles, câbles…- sont envoyés illégalement en Inde et dans d’autres pays en voie de développement pour y être recyclés. Ces e-déchets contiennent des métaux lourds (plomb, mercure) hautement toxiques pour l’homme et l’environnement.
Les images de Sophie Gerrard, très esthétiques, à la première lecture, heurtent ensuite le regard en dévoilant le quotidien des ces Indiens qui vivent et travaillent au milieu de ces amoncellements de déchets nuisibles.
Eric Lusito - Les vestiges oubliés de l’Empire Soviétique
Sa passion pour la photographie débute en même temps que son intérêt pour les pays d’Europe de l’Est, notamment lors d’un premier voyage en Europe centrale en 2001. De ce voyage est né le projet ‘’Les vestiges oubliés de l’Empire soviétique’’ qui est présenté en partie dans Les Visas de l’ANI 2007. De voyageur il se transforme peu à peu en archéologue, à la recherche de lieux emblématiques du système communiste. Il décide alors de se concentrer sur les vestiges de l’armée soviétique comme quintessence de sa démarche. Les bases militaires ont été abandonnées après le retrait des troupes entre 1990 et 1998 suite à la disparition du Pacte de Varsovie et de l’URSS. La plupart de ces lieux sont condamnés à disparaître. Le projet se veut documentaire et plasticien, car la décision de photographier un lieu est consécutive à un choc visuel. Le choix réfléchi et radical de prises de vues frontales restitue le mieux ce choc.Le projet se compose de prises de vue à la chambre et de collecte d’éléments visuels trouvés sur les lieux. Eric Lusito poursuit actuellement son projet photographique des vestiges soviétiques en Asie centrale afin de publier un livre de ces « trésors oubliés ».
Camille Millerand - Perieti-Bucarest, une jeunesse partagée
Qui sont les jeunes de Roumanie, aujourd’hui ? De la main-d’oeuvre bon marché pour des entreprises étrangères qui ont délocalisé leurs activités. Des étudiants boursiers qui partent dans des universités européennes. Une classe moyenne émergente, tournée vers l’U.E.
Et beaucoup de jeunes qui font encore vivre les villages roumains, mais qui rêvent de partir à Bucarest ou d’émigrer à l’étranger pour échapper au chômage et à la pauvreté. Le 1er janvier 2008, la Roumanie aura passé une année au sein de l`Union Européenne.
Malgré tout, la jeunesse roumaine n’a pas encore fini sa mutation et elle devra trouver un équilibre entre la ville de toutes les possibilités et le village dépourvu de perspectives.
Beat Schweizer - Shady existence
« Shady existence » est une petite série d’images réalisée par Beat Scweizer lors de ses voyages en Suède en 2005 et en 2006. Ces images créent volontairement une atmosphère contraire aux stéréotypes répandus sur le tourisme suédois ; elles racontent une histoire sans être trop chargées d’informations.
Ce sont des images isolées, qui mises côte à côte forment un tout et ne sont pas liées par les limites du temps, de l’espace ou des gens.
Elles ont été choisies parce qu’elles expriment l’émotion obsédante d’un pays aussi rude et sauvage que solitaire et silencieux.