Galerie Fait & Cause Rue Quincampoix, 58 75004 Paris France
L’histoire des « Sarajeviens » qui vivent à Paris est l’histoire de tous les « exilés » : une seconde vie, des nouveaux bonheurs et d’autres malheurs, la galère aussi…le passé aboli, la nostalgie de la terre natale, l’espoir d’y revenir un jour peut-être, la langue mère reléguée dans son cœur, que l’on retrouve pour compter, pour chanter et pour rêver …
Milomir Kovačević a photographié chez une centaine de ses compatriotes venus de Sarajevo l’objet qu’ils ont pu ou voulu emporter, auquel ils tiennent le plus.
Objet rare ou courant, précieux ou sans valeur, hors d’usage ou en bon état… Seule chose restant de la famille, seul souvenir d’amour, seule trace de l’enfance …
Les photos sont prises sur fond neutre, bien cadrées : une valise (cabossée), une pince à sucre (en argent), une écharpe (pliée), des dentelles (impeccables), une paire de chaussures d’enfant (éculées), une poupée (abîmée), des photos de famille, de tableaux etc. etc. Comme un catalogue de l’hétéroclite.
Sous les photos, chacun a écrit en quelques lignes ce qu’est – pour lui - cet objet.
Et tout à coup, dans notre monde du prêt-à-jeter, de super et d’hypermarchés, de vente par correspondance et de vente sur Internet, de promotions et de soldes, de brocantes et de vides greniers, voici les objets investis d’une valeur sacrée.
Michel Christolhomme
Directeur Photo de l’association
Pour Que l’Esprit Vive