Galerie Le Réverbère Rue Burdeau, 38 69001 Lyon France
Quatre mois après la publication de son livre, La photographie est interminable, Denis Roche propose une quarantaine de photos inédites, un ensemble très rochien, cʼest-à-dire paradoxal : à la fois comme une confirmation éclatante du titre – ça nʼarrête pas, ça fuse tout le temps, drame, ironie graphique, etc. – et comme une hésitation stylistique. La photographie est interminable, cʼest entendu, mais on dirait quʼil manque quelque chose à cette assertion.
Par exemple, avec un point dʼinterrogation, ça devient nettement plus intéressant : « Se pourrait-il que la photographie soit interminable ? » Si vous répondez non, quʼelle nʼest pas interminable, que se passet- il ? Vous êtes là, vous vous promenez dans cette exposition, vous regardez les photos de Denis Roche, vous remarquez que beaucoup vous sont inconnues, la grande majorité en fait, que certaines relèvent dʼun genre inhabituel chez lui, que les nus se sont étrangement diversifiés ces dernières années, que certaines images qui tendaient vers lʼabstraction, y ont définitivement versé, que certaines ont dû poser un sacré problème lors de lʼaccrochage... Et vous vous posez des questions.
Du genre : Denis Roche voudrait-il, par ce point dʼinterrogation, suggérer que sa pratique de la photographie pourrait être « terminable », quʼil se prendrait à rêver de son achèvement ? À tout le moins, de son interruption ? Allez savoir... Vouloir répondre à cette figure nouvelle de lʼénigme, cʼest comme se retrouver, tard dans la nuit, dans une rue déserte, entre des rangées de maisons où tout le monde dort ; vous déambulez tranquillement et, tout dʼun coup, vous avisez une boîte de sardines vide sur la droite. Vous hésitez, la tentation est forte de shooter dedans. Vous faites un pas de côté et – ah oui, décidément vous prenez votre élan et vous shootez dedans. Paf ! Denis Roche, le 16 janvier 2008.