Mutamorphose, J.C. Ballot.
C’est sous la forme d’un mot tiroir réunissant les termes MUTATION et METAMORPHOSE que s’annonce l’exposition de Jean-Christophe Ballot à la galerie Acte 2. Et si l’histoire commençait en 1995 avec le livre « Le Louvre en Métamorphose », se poursuivait avec un autre livre « le Louvre transfiguré », jusqu’à l’exposition en 2007 sur les dernières heures de l’usine Renault sur l’île Seguin, Jean-Christophe n’a cessé d’interroger des lieux saisis dans un entre-deux de leur histoire, entre une fin et un début. Lorsqu’il travaille sur les crues de Loire et publie le livre « l’eau grande », il questionne le paysage et son double : son reflet dans l’eau. L’image miroir métamorphose éphémère des arbres, de la nature. Le ciel est venu se déposer dans les champs. La ville bien sûr qu’il portraiture (l’artiste parle de portraits de villes) et dont il relate les strates, enregistre les mutations. « Les villes sont bien là. Mais ce qui est ici construit, ce sont des images, nées d’un vocabulaire de lumière, de masses et de formes nous renvoyant à une généalogie du regard et de la création davantage qu’à celle des villes. La photographie du Flatiron building n’informe pas sur l’évolution de l’architecture mais raconte une histoire entamée par Alfred Stieglitz et Edward Steichen, et dont Jean-Christophe Ballot poursuit le visible récit. » François Barré, extrait du texte « La famille des villes ». Et si la mutamorphose de JCB était aussi le passage du temps sur les objets ? Ainsi la série intitulée « Miserere » de sculptures gothiques dont les expressions flamboyantes sont proprement défigurées par l’érosion. Erosion encore en Australie, dans le désert des Pinacles, où les formes spectrales glissent sur l’horizon.