Chambre à part 27 rue Sainte Madeleine 67000 Strasbourg France
Toutes les guerres laissent des traces, des cicatrices, visibles ou invisibles, dans le paysage comme dans les populations.
Ces portraits photographiques de jeunes bosniaques dans des camps de réfugiés, ceux d’orphelins dans leur chambre, montrent les blessures laissées par l’Histoire et le long processus de cicatrisation qu’elles demandent. Ils sont également le reflet de leur avenir, de ce qui les attend, de la vie que ces enfants sont en train de s’inventer.
Les images de Nathalie Mohadjer présentent de jeunes gens, hommes et femmes, dans leur environnement habituel, avec tout ce qu’ils possèdent, soit quasiment rien. Ce vide incroyable mais bien réel transparaît à tout moment, presque pesant, chargé d’émotion.
Past presents future (le passé laisse présager l’avenir)… Le titre de ce travail exprime un temps, qui apparaît ici comme appartenant exclusivement au processus de cicatrisation. Par intermittence, les images parlent de ce qui semble être un seuil à franchir pour ces jeunes adolescents occupés à grandir, enfermés dans leur univers aux frontières toujours visibles. Dans chaque composition apparaît une porte, une fenêtre, un rideau ou un tapis, qui rappelle d’autres temps et d’autres lieux, mais qui par ailleurs obscurcit l’image. Et cachée derrière, toujours cette présence qu’on ne voit pas. Les blessures profondes de ces adolescents deviennent le symbole de cette chose tapie dans l’ombre…