Ostrowiec © Jean-Christophe Ball
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
Du 15 janvier au 30 avril 2008 la Maison Européenne de la Photographie présente les paysages urbains de Jean-Christophe Ballot. Cette exposition rassemble des images réalisées sur vingt ans de quinze villes à travers le monde : Berlin, Bratislava, Burgos, Casablanca, Chicago, Gennevilliers, Lisbonne, New York, Ostrowiec, Paris, Surabaya, Zagreb, Rome, Shanghai et Singapour.
En 2008, pour la première fois de l’histoire de l’humanité, plus de la moitié de la population du globe, soit 3,3 milliards d’habitants, vivra en milieu urbain. D’ici 2030, ce chiffre devrait avoisiner les 5 milliards. La ville est donc un enjeu majeur de l’avenir de l’humanité que la photographie contribue à observer, traduire en images, étudier et comprendre.
Un livre Urban landscapes de Berlin à Shanghai édité chez Creaphis accompagne l’exposition.
L’architecte et le photographe
« J’ai suivi des études d’architecture, d’où peut être cette attirance à traiter des espaces en images et ce désir à me mesurer, voir à affronter la dimension monumentale de certaines architectures. Mon regard ordonne, sans jamais être réducteur, la complexité de l’espace. (...)
J’ai emprunté de multiples chemins de traverses. J’ai plongé au plus profond d’architectures comme celle du Louvre ou de la Bibliothèque Nationale, parcouru les itinéraires de Saint-Jacques de Compostelle ou cherché l’esprit du mont Athos. J’ai fait le portrait des bordels de Surabaya, du plus riche au plus pauvre. Je me suis laissé entraîner dans l’Eau grande de la Maine près d’Angers où la fluidité des crues questionne l’enracinement de l’arbre et le mouvement du ciel. Multipliant les champs de mes interrogations, de mes expériences, avec sans cesse, cependant, ce retour à la ville comme les ponctuations d’une recherche qui n’a qu’un seul maître : l’espace et les vies intenses qui le font exister. (...)
J’aborde la dimension scénique et symbolique de l’espace public et les tensions urbaines issues de la rencontre des masses architecturales. Le paysage urbain devient alors un fantastique décor, un théâtre où se donne chaque jour une représentation.
Mes images interrogent la mémoire, elles portent l’histoire de la ville, de la sédimentation urbaine. Quelque chose de l’ordre de la mutation et de la trace est à l’oeuvre dans mon travail. A l’opposé du photojournalisme, mes images ne s’inscrivent en rien dans l’actualité, mais en deçà et au-delà dans une distance historiée.
Je travaille à la chambre 4’x5’ et je choisis généralement la frontalité pour aborder mes sujets. Je privilégie ainsi les formes, les masses, les lignes et les surfaces. C’est en architecte que je construis mes images.
(...)
Dans une civilisation de production et de consommation expéditive d’images, l’art nous informe que notre seule chance de ne pas en devenir les jouets est la pose, la lenteur de notre regard qui observe et relie. Ma démarche consiste à proposer une image qui appartient à un ordre contemplatif, qui « prend » du temps et