Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Expositions
Expositions du 15/11/2007 au 09/12/2007 Terminé
Galerie des Arènes Boulevard des Arènes
Nîmes
Il y a vingt ans, lorsque j'ai visité Calcutta pour la première fois, l'ambiance que j'ai sentie m'a semblé étonnement familière. Modelée sur Londres, – où j'habitais à l'époque – il en restait suffisamment d'édifices de l'ère coloniale pour que la deuxième ville de l'empire britannique soit son testament vivant. J'ai perçu une ville tenue captive de son âge d'or du 19ème siècle, en quelque sorte l'écho d'un Londres maintenant disparu. Le poids du passé est en partie causé par le déclin économique qui a suivi une période politiquement bouleversante. Après l'indépendance, une tentative brève d'effacer les traces visuelles de l'autorité coloniale, par la démolition de certains bâtiments, a cédé la place à un mouvement de restauration d'éléments clefs du patrimoine de la ville. Les origines cosmopolites de Calcutta ont marqué un tournant dans le développement de la société indienne. A présent un paradoxe se révèle car Calcutta est un emblème du passé impérial dans l'Inde actuel, puissance émergente de la scène mondiale.
A la manière de précédents empires, les Britanniques ont conçu les villes de Calcutta et Bombay pour symboliser leur pouvoir et disséminer un système de valeurs. Ma connaissance des conséquences de ce chapitre important dans l'histoire de mon pays étant limitée, l'opportunité s'est présentée de produire une recherche avant que l'inévitable processus de modernisation ait gommé les traces du passé. Je suis retourné en Inde chaque année depuis 2003. J'avais décidé de photographier les bâtiments coloniaux, pour la plupart administratifs, qui caractérise encore les centres villes de Calcutta et Bombay. J'ai voulu entrevoir derrière les façades et étudier de près l'infrastructure du gouvernement – les restes d'une bureaucratie installée par les Britanniques.
Suite à une exposition de ces premières images à Calcutta il y a deux ans, j'ai été contacté par Soumitra Das du quotidien indien ‘The Telegraph' pour participer à un livre de texte et de photographies qui documente de façon corollaire autour du centre nerveux du pouvoir colonial en Inde, l'endroit où le commerce britannique était établi au début en 1686. En conséquence l'envergure de mon projet finalement s'est enrichie, et l'image d'une histoire complexe et fascinante a commencé à prendre forme.
Christopher Taylor