Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Expositions
Expositions du 07/11/2007 au 02/12/2007 Terminé
L'Issue 38 rue Quincampoix
75004 PARIS
Premier mois de novembre pour l'Issue
Une année sans Mois de la Photo à Paris. Qu'à cela ne tienne, il y aura de la photo au 38 rue Quincampoix.
Un mois entier consacré à la célébration de l'image, à sa critique, aux réflexions qu'elle induit. L'occasion pour ce nouveau lieu de vie culturelle de s'affirmer en tant qu'espace de diffusion dynamique et ambitieux.
Après une première expérience en peinture (Joak, octobre) et en illustration (BKRW, Sébastien Pons octobre), c'est tout naturellement explore le terrain de la photographie avec une exposition à quatre voix qui investit l'ensemble de l'espace galerie, le café associatif et l'espace atelier.
Quatre regards
Pour cette première tentative, l'Issue invite quatre photographes : Coline Irwin, Thibaut Derien , Stephane Bergouhnioux et Matthieu Malaud, vivent actuellement leurs premières expositions. Plutôt qu'un choi x thématique, l'Issue soutient leurs différentes démarches artistiques à travers une sélection représentative de leurs travaux.
Les univers pourtant se recoupent. Dans les images exposées, les univers de confrontent, se côtoient, les paysages – au sens large -, les objets, les architectures ont leur propre esthétique, leur propre discours. La présence humaine souvent, ne vient que comme détail, n'apparaît que comme une forme parmi d'autres. Elle souligne parfois l'aspect déserté et oublié des paysages, comme dans le travail de Matthieu Malaud. Dans les photographies de Coline Irwin et Thibaut Derien on se surprend à chercher une présence, à constater l'absence des êtres pour finir par se concentrer sur les formes, les couleurs. C'est aussi un dialogue des formes, des symboles, que nous propose Stephane Bergouhnioux, en faisant s'entrechoquer ses images en diptyque
Thibault Derien "Parce que, comme il aime à le dire, il n'y a pas que la chanson dans la vie, Thibaut Derien promène son regard là où ses pas le mènent.
Et son errance photographique a quelque chose à voir avec la trace, la nostalgie.
Ses devantures fanées, ses façades borgnes, sont autant d'indiscrétions volées d'un passé qui se craquelle.
Devant ces fragments de ville-fantôme, on cherche l'histoire de ces petites échoppes de quartier, de ces maisons aux volets clos ; on en deviendrait presque archéologue.
A croire que Thibaut Derien aime les instants fanés (titre de son premier album chez AZ/Universal, de chansons, pas de photos!) ; il nous les livre encore ici d'une bien jolie manière, sur toile et châssis".
Nathalie Diacci
Stephane Bergouhnioux Ce photographe vient de l'univers de la télévision. Il termine actuellement une série de documentaires autour du cinéma dans différents pays.
Ses photographies, montées en diptyque ou en triptyque, font se rencontrer deux univers, deux images, qui se répondent ou s'affrontent. Qui se jouent de leurs similitudes ou accentuent leurs antagonismes. Les clichés témoignent d'un regard sensible porté sur le monde, ses richesses et ses contradictions. On décèle ici ou là une pointe d'ironie mais ce qui prévaut est bel et bien la forme, la couleur, le dessin, le trait des êtres et des choses.
Grâce à l'impact, dans l'espace créé par le choc, l'interstice, naît une histoire, que l'on nous propose, libre à chacun de la faire vivre.
Stephane Bergouhnioux a exposé dernièrement à la Little big gallery à Paris et a participé à l'édition 2006 des Arts citoyens à l'espace des Blancs Manteaux.
Coline Irwin est photographe (elle a étudié aux Gobelins, l'Ecole de l'Image) mais surtout conteuse. Chacune de ses photos – des images choi sies avec justesse, précision - nous donne à imaginer une histoire. Des enfants pris sur le vif dans des moments intimes et vivants, toujours sans adultes. Des silhouettes de femmes, sans qu'apparaissent leur regard, leurs ami(e)s, leurs compagnons. Des Still Lifes (et non des "natures mortes") qui se référencent à tout ce qu'on ne peut apercevoir.
Le plus important dans chaque image reste dans ce qui n'est pas visible, mais qui se devine de l'autre coté de la porte, dans le pot ou la coquille d'oeuf, derrière un rideau, en dehors du reflet d'un miroir, sous une table, une couverture, ou l'amoncellement de patates. La magie reste dans les histoires qu'elle nous laisse raconter sur ce qui manque dans l'image pour chacun d'entre nous.
Matthieu Malaud est un autodidacte.
Agé de 28 ans, il pratique la photographie depuis 8 ans.
Son univers est calqué sur son quotidien.
Basées sur un rapport intimiste, digne avec ses sujets ou ses décors, même lorsqu'il ne les connaît pas, les photographies de Matthieu Malaud sont impulsives, naturelles, instinctives.
Dans ses compositions il favorise l'ensemble au détail, la dimension cachée à la révélation.
Dans la sélection présentée, on suspecte la présence humaine . On n'en est jamais vraiment sûr, elle nous échappe.
Ces photos sont une variation sur le passage, l'absence, la trace.
Lorsque qu'un personnage apparaît, il existe par sa non présence, il nous semble déjà loin.
On ne voit que des silhouettes, et quand un regard nous surprend c'est celui d'un mannequin de cire.
Comme si le regard du photographe arrivait juste après la bataille, à l'instant même où l'action se termine et où le silence du monde reprend ses droits.
Seuls témoins : une canette abandonnée, un cœur sur une vitre, un paysage surréaliste... Comme des souvenirs en suspend, dans l'attente de la suite, l'image semble traquer la course du monde.
Photos :
En tête : Erwin
Galerie 1: Derien 2: Malaud 3: Bergouhnioux